Voyages Et Randonnées

Italie - Grand Paradis : Randonnée autour du Grand Paradis

7 jours de trek autour du Grand Paradis, en juillet 2008

Article publié en aout 2008

Jour 0 - Paris - Saint-Jorioz

Samedi, début d'après-midi, je pars pour rejoindre la gare d'Austerlitz à Paris, pour prendre le train pour Fontainebleau. Certes, ce n'est pas le plus court trajet pour La Thuile et le début du trek. Mais Coralie part pour de longues vacances et le Grand Paradis est sur son trajet. Donc, non seulement, elle fait le trek, mais un plus, elle fait taxi. Nous ferons le trajet ensemble depuis Fontainebleau. Afin de faire au plus rapide, nous prenons la direction de Saint-Jorioz, près d'Annecy, pour passer la nuit chez Claudine et Alfred.

Après avoir chargé difficilement la voiture, nous sommes sur la route des vacances. Après les pauses réglementaires, nous approchons, nos hôtes nous attendent pour dîner. Malheureusement, en voulant suivre à la lettre les indications d'un célèbre site internet de guidage, celui nous fait faire un détour par Genève. Le site a choisi l'option toute autoroute, au détriment du kilométrage. Arrivée dans les environs de Genève, l'autoroute qui mène à Annecy est fermée pour travaux, se sera donc la nationale. A Saint-Jorioz, les estomacs crient famine.

A l'arrivée, nous retrouvons Claudine, Alfred, nos hôtes, Guls, Jacqueline et Bernard, tous partant pour le Grand Paradis.

Après l'apéro, nous avons droit à un excellent repas. Les repas des prochains jours nous sont inconnus.

Jour 1 - La Thuile - Refuge Deffeyes

Debout 5h00, nous avons de la route pour retrouver le point de rendez-vous du trek. Coralie et moi passerons par le tunnel du Mont-Blanc, le reste du groupe passe par le col du Petit Saint-Bernard. Nous sommes les premiers à Pré Saint-Didier. Nous faisons un petit tour en ville, ce qui me marque, c'est le nombre d'inscription en français sur les bâtiments publics : bibliothèque, école, etc. alors que nous sommes en Italie.

Nous retrouvons Sébastien, un collègue de Pascal, à la gare. Il nous emmène à La Joux, près de la Thuile, le point de départ de la semaine de randonnée. A la Joux, nous retrouvons le reste du groupe, le pique-nique nous attend.

Au bout de quelques minutes de marche, nous pouvons voir la première cascade sur le ruisseau Rutor. Quelques minutes de pause pour prendre des photos, puis c'est la deuxième cascade qui apparaît. Le pont qui enjambe le ruisseau permet de voir la cascade du dessus. Entre les arbres, les montagnes apparaissent, nous offrant un magnifique paysage. La dernière cascade permet de se rafraîchir, grâce aux embruns. Avec l'altitude, la forêt disparaît pour laisser aux alpages. Une petite pause au bord du lac du Glacier, ce qui nous permet de prendre quelques photos de fleurs. Puis, c'est la grande montée vers le refuge A. Deffeye. Le but approche heureusement, quelques gouttes de pluie commencent à tomber. Cela ne m'empêche pas de faire un panorama du refuge devant le mont et le glacier Rutor, une partie de l'étape du lendemain.

A l'arrivée, il faut prendre une boite pour stocker les affaires mouillées et les chaussures à l'extérieur du refuge, du coup l'intérieur est très propre. Douches chaudes pour ceux qui veulent, il faut acheter un jeton. Les toilettes offrent un magnifique panorama sur le mont et le glacier Rutor. Nous avons le choix des lits dans l'immense dortoir qui nous est entièrement réservé.

Rivière Panorama Cascade Paysage Lac Lac Refuge

Jour 2 - Refuge Deffeyes - Planaval

Aujourd'hui, beau ciel bleu, la petite pluie d’hier soir semble être oubliée. Après le petit-déjeuner, nous nous préparons sur la terrasse devant le refuge. Sur la droite, nous voyons la chaîne du mont Rutor avec juste dessous son glacier. Après une courte descente, où nous approchons le lac Blanc en dessous du refuge, nous commençons la montée. Sur le bord du chemin, nous croisons plusieurs lacs, le premier le lac inférieur, puis les lacs Verdes, deux petits lacs, puis enfin le dernier lac, le lac Supérieur, dans lequel se reflète le Grande Assely.

Le chemin suit la moraine latérale du glacier Rutor. Une moraine est formée par l'accumulation de pierres transportées par le glacier. Les moraines se forment généralement sur les côtés, et sur le bas du glacier.

La vision de ce glacier est magnifique. La glace est un peu rougeâtre, dû à une algue microscopique qui croît dans les glaciers et la neige. Au loin, nous pouvons apercevoir une magnifique chaîne de montagne, mais j'ai oublié le nom. Entre les plaques de neige et le pierrier de la moraine, quelques passages nous obligent à un peu d'escalade. Plus ou moins difficile pour certains.

Avec l'altitude, nous sommes à plus de 3000 mètres, le souffle commence à manquer, nous nous arrêtons régulièrement, d'autant que la pente augmente. Pascal est parti devant pour installer une corde pour assurer la descente. Enfin, le col de Planaval entre la Becca Nera et la Becca Bianca, nous marquons une pause, le temps que le groupe se rassemble et que Pascal finisse son installation.

Certains utilisent la corde installée par Pascal, d'autres descendent tout droit en courant dans la neige, génial !!!

Les premières zones herbacées permettent de nous poser pour pique-niquer. Il était temps, nos estomacs, du moins le mien cri famine. Après l'habituelle sieste, nous repartons, les paysages de l'après-midi malgré leur beauté nous semblent un peu fade comparés à ceux de la matinée. Nous apercevons la vallée de Valgrisenche, où se trouve le village de Planaval terme de notre journée. Nous finissons les derniers hectomètres par la route. Tout le monde est un peu fatigué, mais notre hôtel est proche. La terrasse nous invite à boire un verre, ce que nous nous empressons de faire. La soirée est consacrée aux jeux de barricades, belotes et tarot.

Lac Lac Lac Panorama Lac Glacier Rivière

Jour 3 - Planaval - Refuge Mario Bezzi

Après le petit-déjeuner, nous embarquons tant bien que mal dans les véhicules qui doivent nous conduire au début du trek. Car le mini-bus qui devait nous prendre n'est pas là, le gérant de l'hôtel nous emmène, son père prendra quatre d'entre nous dans sa petite voiture. Nous longeons le lac artificiel de Valgrisenche. Les véhicules nous déposent au bord de la route, au départ d'un chemin qui conduit au refuge Mario Bezzi. Denise, Claude, Pascale, Alain et Jérôme suivront ce chemin, ils sont soit blessés, soit en convalescence. Le reste du groupe prendra un petit sentier qui part sur la gauche, dans la forêt, droit dans la pente. Néanmoins, pour tout le monde, il s'agit d'une étape de repos, en fait, il n'y a pas de grosse difficulté, juste une grosse montée au départ et après le chemin est en balcon.

Le début de la montée traverse une forêt de pins et de rhododendrons en sous-bois. Après la forêt, les alpages, nous passons à côté d'une ferme-refuge, ce qui permet de faire une petite pause, le plus gros de la montée est fait, maintenant le chemin n'est plus qu'une succession de petite montée et de petite descente. Derrière nous, un magnifique panorama sur les montagnes qui surplombent la vallée.

Nous faisons un long pique-nique et une longue sieste à un petit col. L'après-midi sera en fait une succession de montées, descentes et des névés. En fait, l'étape ne sera pas si facile que ça, ce n'est pas vraiment une étape de repos.

Des marmottes qui mangent sur le chemin nous permettent de faire une petite pause photographique. D'autant plus facile que l'une d'entre elles ne semble pas trop vivace ou alors elle pose. Jacqueline tente une approche pour prendre une photo, il est très rare de pouvoir s'approcher autant d'une marmotte. Le chemin surplombe toujours le val de Valgrisenche, le refuge est en bas. La fin de l'étape est juste une grande descente. Finalement, tout le monde arrive un peu épuisé et frigorifié, le vent et la bruine ont fait leur apparition. Nous retrouvons le reste du groupe arrivé de bonne heure, ils ont pique-niqué sur la terrasse.

La grande salle bien chauffée se transforme en salle de jeux : barricades, belote et tarot.

Après le repas, nous fêtons l'anniversaire de Denise.

Forêt Panorama Panorama Marmotte

Jour 4 - Refuge Mario Bezzi - Refuge Benevolo

Grosse étape au programme d'aujourd'hui, il y a un col au-dessus de 3000 mètres. En ce début de journée, le chemin grimpe sur les pentes, nous offrant un magnifique panorama sur le val de Valgrisenche. Rapidement avec l'altitude, l'herbe laisse la place aux cailloux et à la neige. Nous traversons beaucoup de névé, à chaque fois, il faut quelqu'un pour assurer, Pascal assume le rôle. Le chemin suit la moraine du glacier Glairetta. Le panorama sur le glacier Glairetta est époustouflant, ce glacier est niché au milieu des montagnes. Beaucoup de pauses photo, le lieu l'impose.

Le col de Bessac-Déré, pour ceux qui veulent, Pascal propose l'ascension de la Becca della Traversière, environ 3300 mètres. Le sommet me permet de faire un panorama à 360°, sur la Vanoise, le Mont-Blanc et le Grand Paradis. En dessous de nous, d'un côté le glacier Glairetta, de l'autre le glacier Goletta avec son lac. Nous descendons retrouver le groupe au col pour le pique-nique. Dû à l'altitude et à l'effort, je suis malade, je ne peux rien avaler. Il va falloir que je fasse un test à l'effort, pour essayer de trouver la cause du problème, car ce n'est pas la première fois. Pendant la sieste, Pascal installe une corde pour assurer ceux qui veulent. Il faut dire que la pente est importante, supérieure à celle du col de Planaval. Encore une fois, c'est une descente en courant dans la neige, génial !!!

En bas de la descente, finalement, une grande partie du groupe préfère progresser sur la neige plutôt que dans les pierriers. Etant malade, pas beaucoup de choses me marquent, d'où ce résumé un peu court.

La fin de l'étape se fait au milieu des alpages, le refuge est en point de mire de la descente. Je suis content d'arriver, je m'assoie sur un banc sur la terrasse en attendant mon verre. Dès que possible, je pars me reposer un peu dans notre dortoir. Pas top, les lits sont sur trois niveaux, bas de plafond. En plus, notre dortoir est régulièrement traversé par des personnes qui veulent se rendre sur la terrasse et aux sanitaires. Je m'allonge et somnole un peu.

Après le repas, me sentant mieux je sors faire un petit tour, j'aperçois un renard qui rode, en fait, il est semi-sauvage, les cuisiniers du refuge lui donnent les restes.

Glacier Glacier Glacier Panorama Panorama Panorama Col Descente

Jour 5 - Refuge Benevolo - Refuge Savoie

Aujourd'hui, petite étape dont la fin, sur le papier, doit nous proposer un des plus beaux paysages du circuit. En ce début de journée, quelques rayons de soleil percent à travers les nuages. Le chemin passe au-dessous du refuge, avant de remonter lentement sur les pentes herbacées vers le col de Rosset. Ce paysage nous offre l'occasion de photographier la flore : trolle, grassette, etc. et la faune : notre premier chamois. Malheureusement, le soleil n'est pas au rendez-vous. Petit à petit la pente s'accentue ce qui provoque l'allongement du groupe. Mais le froid ambiant nous empêche de marquer les pauses, nous avançons. Arrivé au col Rosset, nous nous blottissons à l'abri sous un rocher pour se tenir chaud en attendant le reste du groupe.

Une fois réunis, nous marquons une petite pause fruits secs au col. La descente se fera sous une petite bruine, dans les cailloux et dans la neige. Nous avançons tête baissée, dommage pour le paysage. Nous approchons du lac de Chanavey, un rayon de soleil nous autorise à pique-niquer sur les hauteurs du lac. Les blocs de glace qui flottent n'invitent pas à la baignade, alors que nous avons transporté nos maillots de bain. La sieste est courte, la météo ne s'y prête pas.

Au loin, à travers, les nuages la chaîne du Grand Paradis apparaît, se reflétant dans les lacs. Il faut trouver son chemin entre les ruisseaux, les névés et les nombreuses traces. Nous retrouvons le groupe de randonneur d'Anne-Sophie, que nous suivons depuis quelques étapes, ils remontent, plus bas le ruisseau est infranchissable. Le jeu de piste continu. Nous trouvons notre chemin vers le val Valsavarenche et le refuge Savoie où nous arrivons relativement tôt. N'ayant pas nos bagages, nous empruntons un jeu de cartes pour taper le carton, dans la salle du bar.

Refuge Groupe Chamois Panorama Lac Reflet

Jour 6 - Refuge Savoie - Refuge Victor Emmanuel

Nous nous sommes levés de bonne heure, l'étape est longue. Nous devons rejoindre Pont pour retrouver nos bagages. Il manque quelques centaines de mètres à la route qui passe devant le refuge pour rejoindre Pont, la route construite n'a jamais été achevée, du coup, par la route, entre le refuge et Pont il y a plusieurs dizaines kilomètres. Le détour passe par Milan avant de revenir sur Aoste.

Avant le départ, nous prenons une photo de groupe. Ce n'est pas tout ça, mais nous avons une étape à faire. Nous suivons la rivière sur une partie relativement plate : le piani di Rosset. Nous profitons de cette matinée pour prendre des photos de fleurs, n'est-ce pas Claude ? Après une pause fruits secs, nous apercevons le Grand Paradis, alors que nous sommes en train de regarder et de prendre des photos, Pascal nous fais remarquer le bouquetin au pied de la falaise. Les appareils photo continuent à chauffer.

Nous commençons la descente sur Pont, Pascal, Alfred et moi partons un peu devant pour trouver un endroit pour le pique-nique. Une fois trouvé, je monte la garde, pendant que Pascal et Alfred partent chercher le pique-nique qui nous attend sur le parking. Pendant qu'ils font l'aller-retour, le reste du groupe arrive petit à petit. Comme d'habitude, après le pique-nique, une petite sieste allongée dans l'herbe ou sur les rochers, face au Grand Paradis. Le point de vue est magnifique.

Nous descendons à Pont, pendant que nous rangeons les restes du pique-nique dans le minibus, certains vont faire les boutiques, d'autres postent leurs cartes postales. Puis Pascal part avec son mini-bus pour qu'il soit en place pour demain. Nous commençons à partir sans lui, il devrait nous rattraper sans trop de problème.

Nous suivons le chemin en direction du fameux refuge Victor-Emmanuel. Fameux par son architecture, par son confort, par sa nourriture. Chacun monte à son rythme. Nous arrivons au refuge en ordre dispersé, d'autant que le soleil brille et frappe fort. Au refuge, nous retrouvons le groupe d'Anne-Sophie et plein d'autres randonneurs. Nous profitons de la terrasse ensoleillée.

Nous découvrons nos chambres : des dortoirs étroits avec des lits superposés. Nous serons un peu serrés. Le refuge mérite une partie de sa réputation.

Pascal a négocié les douches chaudes, trop bien. Nous nous retrouvons dans la grande salle à manger, nous ne sommes pas les seuls, encore une fois, nous sommes un peu serrés, en plus il y a le bruit. Le dîner est correct, mais le service est plutôt genre express.

Groupe Âne Chemin Grand Paradis Bouquetin Grand Paradis Prairie

Jour 7 - Refuge Victor Emmanuel - La Thuile

Dernière journée et courte, juste une demi-journée de marche, ensuite, il faut rentrer chez soi. Le chemin est en balcon, la première partie est relativement plate. Cela nous donne l'occasion de profiter des magnifiques paysages qui s'offrent à nous. Nous cherchons les bouquetins qui sont au programme. En vain, ce seront des chamois, un troupeau un peu lointain. Nous suivons leurs déplacements pendant un long moment.

Au détour d'un virage, nous apercevons un chamois qui lèche une pierre de sel. Cela nous donne l'occasion d'approcher de très près un chamois. C'est limite s'il ne faut pas le pousser pour qu'il nous laisse le passage. Un peu plus loin, un jeune chamois broute, nous profitons du fait qu'il ne nous a pas vu pour le prendre en photo.

Nous passons près du refuge Chabod qui marque le début de la descente. Au fur et à mesure de la descente, l'herbe rase est peu à peu remplacée par des arbustes puis par des pins. De temps en temps, nous nous marquons une pause pour permettre à tout le monde de se regrouper. Puis nous repartons, nous croisons un groupe qui monte, à cette occasion, Coralie, Alfred et moi en profitons pour nous échapper, nous choisissons tous les raccourcis qui coupent les virages. Dans la forêt, le chemin est aménagé, il est empierré. Nous voyons les ouvriers qui pavent le chemin en pleine action. Si cela est plus facile à marcher, cela rend la descente beaucoup plus monotone. Nous sommes pressés de finir.

Arrivé en bas, nous cherchons un emplacement pour pique-niquer. Une fois trouvé, nous allons jusqu'au mini-bus prendre la nourriture. Comme d'habitude, le foie gras et le vin blanc sont au menu.

Après le pique-nique, nous embarquons tous dans le mini-bus et dans le taxi pour nous rendre à Pré Saint-Didier. A la gare de Pré Saint-Didier, avant de nous séparer, nous buvons un dernier petit verre. Denise et Claude me remontent sur Paris, mais première étape à Moûtiers, chez Pascal, pour récupérer le véhicule de Denise. Après avoir résolu le petit souci de batterie, nous entamons notre remontée vers Paris. Après une nuit dans un hôtel sur le chemin, la batterie a définitivement rendu l'âme, je finis mon retour en TGV.

Montagne Montagne Chamois