Voyages Et Randonnées

Corse : GR20 Nord

6 jours de randonnée sur le GR20 Nord en Corse en juin 2006, sans portage. Récit et quelques photos des magnifiques paysages traversés.

Article publié en juillet 2006

Jour 1 - Paris - Vizzavona

Départ de bonne heure de chez moi, avec le sac à dos sur les épaules et la valise à roulette dans la main, direction la gare RER A, puis RER B, et Orly Bus pour prendre l’avion pour Ajaccio.

A Orly, je retrouve Jacqueline et Bernard, Françoise, Mimi et Daniel. Je m’enregistre.

Un petit pain au chocolat, car je pressens l’absence de sandwich dans l’avion.

Une fois embarqué, je me retrouve juste derrière Jacqueline et Bernard et à côté de Françoise.

A peine le temps de discuter, que les hôtesses distribuent boisson et un petit sablé.

Atterrissage à Ajaccio à 13h10, en attendant nos bagages nous retrouvons une partie du groupe venant de Lyon : Nathalie, Béatrice, Alfred et un petit nouveau Denis.

Le temps de trouver le bus pour rallier le point de regroupement : la gare SNCF d’Ajaccio.

La gare est plutôt surprenante, elle semble petite dans une ville comme Ajaccio, et avec sa voie unique elle paraît d’autant plus singulière.

Là, nous retrouvons le groupe en entier : Pascal notre guide adoré (dès fois qu’il lirait ce texte), Gülsemin, Patricia, et deux nouveaux Robert et Philippe, surnommés les frères.

Pour rejoindre le point de départ de la randonnée, nous devions prendre le train, malheureusement la ligne est en cours de réfection, donc le trajet se fera en car.

Arrivée à Vizzavona, nous nous installons à l’hôtel I Laricci. Une partie du groupe dort dans le bâtiment principal en dortoir, une autre partie dont moi dans un autre dortoir dans l’annexe, et une chambre individuelle avec douche personnelle pour le guide.

Premier apéro, premières explications de Pascal sur les prochains jours, et ensuite excellent premier repas corse, puis petite, toute petite, balade digestive dans le village, certain s’arrête au bar où est diffusé le match Etats-Unis Italie comptant pour la coupe du monde.

Première nuit en Corse.

Gîte Gîte Gîte

Jour 2 - Vizzavona - Bergerie de Grotelle

Pour notre première journée de rando, nous prenons le bus depuis Vizzavona (920m) en direction de Canaglia, pour suivre la vallée de Manganellu, hors GR20, où nous suivons le ruisseau qui nous offre de belles cascades dans une forêt de pins et d’aulnes. De nombreuses fleurs : Hellébore, Ancolie, Orchidées poussent le long du chemin.

A la bergerie de Tolla, nous retrouvons le GR20. Pascal est sollicité pour jouer les bergers en libérant les petits agneaux empêtrés dans leurs cordes.

La pente se raidit. La forêt laisse place aux buissons de plus en plus petit, puis à l’herbe. Nous pique-niquons au refuge de Petra Piana (1842m).

Après la sieste obligatoire avec l’apéro et le vin, nous repartons pour la bergerie de Grotelle (1370m) dans la vallée de la Restonica. Certains dormiront dans la bergerie, délaissée depuis par les moutons, et d’autres sous la tente. Pour les douches, il faut utiliser la rivière. Trop froide pour moi, un bain de pied suffira, ils deviennent bleus en quelques secondes.

Deuxième repas, au menu : excellente soupe (avec tout ce qui traînait en cuisine), omelette, fromage, fruit, puis petit verre d’alcool de myrtes.

Orchidée tigrée Manganellu Montagne Panorama Neige

Jour 3 - Grotelle - Vaccaghja

Je me réveille avec un rhume, le trempage de pied de la veille dans la rivière. Ce n’est pas grave.

Nous partons, hors GR20, en direction des lacs de Melu et de Capitellu. Nous contournons les lacs pour monter au col, en passant par des névés, tout le monde passe sans aucun problème.

Les paysages sont superbes.

Nous pique-niquons au col de Capitellu (2225m), où nous retrouvons le GR20. Puis nous entamons la longue descente vers les bergeries de Vaccaghja (1621m). Heureusement, la fin de l’étape se fait sur de l’herbe, au milieu de petites mares, car les cailloux commencent à me sortir par les yeux. Le point de vue est encore une fois superbe.

Ce soir, tout le monde dort sous la tente. Les non-experts en montage de tente héritent des tentes 2 secondes, qu’il suffit de lancer en l’air pour l’installer. Effectivement ça marche.

Une fois les tentes montées, baignade dans le Tavignano. L’eau est toujours aussi froide, donc juste les pieds pour moi.

Excellent repas, même les petits vers dans le fromage ajoutent un peu de piquant. Enfin pas pour tout le monde. Ensuite une petite tisane bienfaitrice sous un magnifique ciel étoilé.

Fleur Neige Lacs Pozzine Tavignano

Jour 4 - Vaccaghja - Col de Vergio

Après le petit-déj, encore une fois je suis le dernier à table, démontage des tentes. Mention spéciale pour les tentes 2 secondes, au moins 30 minutes pour les plier. Les moqueries fusent de la part des autres randonneurs, genre dans la pub même un enfant de 10 ans, il arrive à plier la tente.

Finalement, nous partons, nous longeons le Tavignano, nous montons en direction du lac de Nino (1743m), et de ses pozzines, puits, surplombés par la Punta Artica et la Cimatella.

En arrivant au col de Saint-Pierre, venteux, nous cherchons un endroit à l’abri pour pique-niquer.

Arrivée de bonne heure au Col de Vergio, nous récupérons nos bagages suiveurs. Après une bonne douche bienfaisante, le groupe se retrouve sur la terrasse herbeuse de l’hôtel pour discuter, jouer aux barricades, lire, prendre des photos.

Le Col de Vergio (1452m) est une des seules stations de ski de la Corse.

Nous dînons dans la salle très bruyante de l’hôtel, encore une fois, le repas est excellent.

Les amateurs de foot regardent le match Angleterre Suède (2-2), dernier match de la poule B.

Plaine Pozzine Nino Sommets Arbre

Jour 5 - Vergio - Ciuttolu di i Mori

Nous partons tranquillement dans la forêt, où nous faisons régulièrement des pauses, à cause de la chaleur, et par le fait que l’étape est courte.

Rapidement, nous rejoignons le Golo, le plus grand fleuve de Corse, nous profitons de ses piscines pour nous baigner et pour déjeuner.

Dur de repartir, mais nous devons aller jusqu’au refuge.

Peu à peu la forêt laisse la place à de l’herbe, et les montagnes apparaissent tel que le Capu Tafunatu (2335m) et la Paglia Orba (2525m).

Une dernière petite pause avant l’ascension finale vers le refuge. Le soleil tape fort, et il n’y a plus d’ombre.

Dès que nous arrivons au refuge, nous commandons une boisson fraîche - bière, coca, ice tea. Ensuite, certains vont prendre une douche froide, d’autre vont reconnaître le chemin de la Paglia Orba que nous vaincrons demain.

Patricia propose une séance de massage pour les membres du groupe. Il y a beaucoup de jaloux parmi les autres randonneurs.

Au retour de la reconnaissance, c’est l’heure de l’apéro, et en cette soirée de fête de la musique, nous nous improvisons des chansons. Les randonneurs étrangers ont l’air surpris. Même le repas ne met pas fin à nos chansons. Renforcé par un randonneur en solo, nous entamons notre dernière chanson, il faut laisser dormir les autres. Merci à la chorale.

Chemin Vallée Panorama Apéro

Jour 6 - Ciuttolu di i Mori - u Ballone

L’étape d’aujourd’hui étant courte, nous l’allongeons un peu, en montant à la Paglia Orba. La première partie est un chemin qui serpente au milieu des éboulis, peu à peu la pente raidie, et la marche devient presque de l’escalade.

Lors d’une pause, où Pascal, pour assurer tout le monde, installe une corde, nous retrouvons un groupe d’anglais qui veulent arrêter là. Voyant Mimi, septuagénaire fringante, reprendre l’ascension, ils se sentent obligés de continuer. Ils nous suivront jusqu’au sommet.

Là, très beau point de vue. Il le fallait bien après l’effort. Le temps de prendre quelques photos et nous redescendons.

Au refuge, nous retrouvons nos sacs, puis nous partons vers le refuge de U Ballone. Petit à petit nous retrouvons la forêt et la chaleur. Pour le moment, c’est la plus chaude journée. Nous profitons d’un ruisseau pour mouiller casquette, bandana, t-shirt ou même mettre la tête dans l’eau.

Nous ne sommes pas mécontents d’arriver au gîte de U Ballone, les gourdes sont vides, il fait chaud, et nous sommes pleins de poussière. Heureusement, des boissons fraîches, la douche chaude, le ruisseau nous tend les bras pour une petite baignade.

Et pour une fois, les tentes sont déjà installées.

Nous dînons sur la terrasse du gîte, nous finissons le repas avec un petit alcool de myrte. Juste ce qui fallait pour nous mettre en voix, et nous recommençons à pousser la chansonnette.

Panorama Capu Tafunatu Groupe Campement Campement

Jour 7 - u Ballone - Haut Asco

Allégé de nos duvets et tout ce qui n’est pas nécessaire, nous partons vers l’ultime étape (dans tous les sens du terme) : celle du cirque de la Solitude. L’étape réputée la plus difficile du GR20.

Nous partons sans Béa, pas très motivée, et Daniel, dont la cheville le fait souffrir.

Quand nous partons des bergeries, nous sommes les derniers, notre petit-déj avait été oublié. Nous montons vers l’entrée du cirque en passant par la Bocca Minuta (2218m), et déjà nous avons une idée de ce qui nous attend, le chemin grimpe au milieu des éboulis et des dalles de pierre.

Arrivée au col, Pascal nous montre la sortie, juste en face, pas très loin. Le seul petit souci c’est que nous devons descendre dans le trou pour remonter un peu plus loin. Pourquoi ne pas avoir tracé un chemin en suivant la courbe de niveau ?

Nous entamons la descente, rapidement, nous rattrapons le groupe de devant. Il nous faut attendre sans bouger, pour éviter les chutes de pierre. Surtout que certains passages sont verticaux, nous pouvons descendre en nous tenant à la chaîne installée.

Une fois descendu de 200m, nous remontons. Comme nous passons beaucoup de temps à attendre que les groupes précédents passent, nous pique-niquons dans le cirque. Une fois encore apéro, salade et sieste sont au programme.

Au moment du départ, nous levons les yeux, plus personnes devant nous. Donc nous pouvons monter à la vitesse que nous voulons, et pas de risque de chute de pierre.

Au plus fort de l’affluence, le cirque de la Solitude doit être long à passer, à attendre les groupes qui précédent et les groupes croisés.

Une partie de la descente en sortant du col se fait sur des névés, une bataille de boules de neige démarre entrecoupée de : c’est à bâbord qu’on chante, qu’on chante le plus fort… .

Tout le monde se lâche, peut-être le fait d’avoir franchi le cirque sans aucun souci.

La suite du chemin se fait sans trop de souci dans une forêt de pin, dont certains spécimens enchevêtrés nous donnent l’occasion de faire une petite pause. L’ombre est la bienvenue en cette fin de journée.

A Haut-Asco, terme de notre étape, nous retrouvons Béa assise à une table en train de déguster une boisson fraîche. Après nous être désaltérés, nous prenons nos quartiers dans nos chambres, et quasiment tout le monde se précipite vers les douches. En ce dernier jour de marche tout le monde veut se faire beau.

Après le repas, pendant que certain regardent le match France Togo, que la France doit absolument gagner avec au moins deux buts pour continuer dans cette coupe du monde. D’autres, Patricia et moi jouons aux barricades devant un verre de liqueur de myrte - bien que le dopage soit interdit.

Groupe Cirque Panorama Groupe Groupe Montagne Bosquet

Jour 8 - Haut-Asco - Paris

Superbe lever de soleil, non vous ne rêvez pas, je suis réveillé, en fait, il s’agit juste une petite interruption technique. Le temps d’aller aux toilettes et de prendre une photo du soleil levant, je retourne me coucher.

Après le petit-déj, nous partons en car pour Ajaccio. La route de montagne est toute en virages. A Corte, changement de car, pour un équipé de la clim.

Arrivée à la gare routière d’Ajaccio, nous prenons place dans un restaurant gastronomique voisin, histoire de nous sustenter (retour à la civilisation oblige).

Trois membres du groupe nous quittent pour prendre leur avion, Gülsemin et les deux frères ardéchois Philippe et Robert.

Ensuite, pour ne pas perdre nos bonnes habitudes, nous nous allongeons dans l’herbe sous des platanes mûriers. A tour de rôle, nous allons faire quelques courses.

Une autre partie du groupe nous quitte pour rejoindre leur avion vers Paris.

Une heure plus tard, nous partons, laissant seul Patricia et Pascal, qui rentre en bateau.

A l’aéroport, il y a beaucoup de personnes, un peu comme s’il y avait un problème. Et effectivement, il y a des retards. Finalement, j’embarque avec seulement cinq minutes de retard, mais c’est le bordel, la porte est annoncée en retard, la passerelle avant de l’avion est indisponible donc tout le monde rentre par l’arrière, et avec la chaleur en plus, tout le monde est un peu énervé.

Vol sans gros souci, je peux voir le soleil couchant sur les îles corse, e revanche, j’ai droit seulement à un sandwich au fromage, il n’y a plus de sandwich poulet. Pourquoi ?

C’est vraiment la fin du séjour. Dans les prochains jours, il faudra faire la lessive, ranger les affaires, commencer à trier les photos.

C’est une très belle randonnée dans des paysages magnifiques.

Lever de soleil Coucher de Soleil