16 jours à la découverte des 3 vallées, en octobre 2008
Article publié en novembre 2008
16 jours à la découverte des 3 vallées, en octobre 2008
Article publié en novembre 2008
Roissy, je suis attendu impatiemment, c'est moi qui ais les passeports de Anne, Claudine et Alfred. Je me suis dévoué pour aller chercher les visas. Ce fut un plaisir. A l'ambassade de Chine, c'est la première fois que je vois une telle organisation, car malgré le monde, je dépose les dossiers rapidement. Une semaine après, je récupère les passeports visés, moins de 15 minutes.
Après les formalités, nous rejoignons la salle d'attente, notre avion, un 747 est déjà là. Je suis assis à côté de Santa, qui me prévient dès le départ qu'elle dormira.
Nous décollons avec 40 minutes de retard, pas de réelle conséquence, nous avons trois heures d'attente à Hong Kong.
Je profite du vol pour regarder Kung-Fu Panda à la télé. J'enchaîne avec
Hong Kong, trois heures d'attente. Même un peu plus, car malgré le retard au décollage, nous atterrissons avec un quart d'heure d'avance. Après un rapide tour des boutiques, nous rencontrons le reste du groupe. Je m'installe sur un fauteuil de relaxation. Trop efficace, Alfred me réveille au moment d'embarquer pour Kunming.
Les premières visions de Kunming, nous montre une ville moderne, occidentale, avec des grandes tours, des grandes avenues. Le parking de l'aéroport confirme les visions aériennes de la ville. Marc, notre guide chinois, nous amène à l'hôtel, le Camellia. Telle une grande ville occidentale, nous sommes pris dans les embouteillages. Néanmoins, une grande différence, le grand nombre de deux roues : vélo, vélo électrique, scooter et scooter électrique. Une voie de circulation leur est réservée et ils sont à l'étroit.
Marc nous amène pour une visite pédestre du centre-ville. Nous longeons les grandes avenues avant d'arrivée dans le quartier piéton, plein de monde, plein de boutique, des enseignes connues. Nous passons sous une porte traditionnelle, cela porte chance. Puis, nous nous dirigeons vers le vieux quartier datant des années 50. Les immeubles proches de l'architecture traditionnelle de la région, une boutique en rez-de-chaussée, l'habitation au premier avec la façade entièrement boisée et sculptée. Nous visitons une pharmacie, la plus connue de la région, qui propose un très large éventail de plante médicinale. Ce quartier abrite le marché aux fleurs, aux animaux, et un ensemble de petites boutiques qui proposent un ensemble d'article plus ou moins de marque. Ce quartier vit ses dernières heures, il va être détruit dans quelques mois, pour faire place à des tours.
Nous dînons dans un magnifique restaurant, lui aussi voué à la destruction.
20h30 de retour à l'hôtel, je suis déjà quasiment couché. Première journée en Chine, j'en ai pris plein les yeux et plein la tête, l'image de la Chine que nous pouvons en avoir en Europe et la réalité est très différente.
Réveil 5h00, nous devons prendre l'avion pour Dali. Le vol est plutôt court, Dali n'est qu'à 400km de Kunming.
Arrivée à Dali, il pleut. Nous traversons la nouvelle ville de Dali, grande ville moderne bâtie au bord du lac Er Hai. Une ville en pleins travaux, réfection des routes, qui nous oblige à un petit détour, la rue est coupée, des tours en construction un peu partout. Heureusement, nous ne resterons pas à Dali ville nouvelle, notre hôtel est dans la vieille ville de Dali distante d'une dizaine de kilomètre.
Avant, nous ferons une pause pour visiter les pagodes de Chomseng, un ensemble de trois pagodes. Alors qu'il pleut à torrent à l'extérieur, Marc nous décrit le site à partir de la maquette présente en face des caisses. Pendant que Bébé et Sousou essayent de retirer de l'argent, d'autres font les boutiques, j'aperçois les écriteaux au-dessus des caisses les traductions ne sont pas parfaites mais très compréhensible tel que les touristes disséminés. A ce sujet, les panneaux sont écrits en chinois et en français.
La pluie cesse presque, nous allons voir les pagodes de près. La grande pagode centrale est haute de 70 mètres et comporte 16 étages dont j'ai oublié la signification. Les deux pagodes annexes sont hautes de 40 mètres pour 10 étages. Puis nous visitons le temple de Avalokitésvara, la déesse la plus vénérée en Chine. Selon la légende, elle a protégé régulièrement la population contre les diverses calamités, telle la fois où elle serait apparue, déguisée en vieille femme portant un gros rocher sur le dos, à l'armée chinoise qui voyant la force de cette femme, aurait fait demi-tour renonçant à envahir la région.
Nous rejoignons Dali, la vieille ville, pour déjeuner.
L'après-midi nous prenons un télésiège pour visiter le monastère de Zhung He. L'entrée est sous la surveillance de Bouddha Matraye qui est sa représentation au moment de sa réincarnation. A l'intérieur, de nombreuses statues : l'empereur de l'Est, l'impératrice céleste et le triptyque Confucius, Bouddha et Lao-Tseu qui font parties du panthéon chinois. Nous nous baladons sur un chemin à flanc de montagne qui nous offre un panorama sur le lac Er Hai et sur la vieille ville de Dali.
Le reste de l'après-midi est consacré à la visite libre de Dali. La grande rue qui passe devant l'hôtel traverse la ville du nord au sud. Mes pas me mènent jusqu'à la porte Sud, la plus grande porte de la ville. C'est le coin touristique de la ville. Après le repas, je me promène un peu en ville pour profiter de la douceur, des boutiques et le bel éclairage des bâtiments.
Aujourd'hui grasse matinée, 8h00, nous partons pour le marché de Shaping, où les minorités Baï et Naxi viennent des villages voisins. Le marché est un dépaysement total. La marchande de fromage multicolore, le dentiste, le marchand de thermos, l'étal du boucher - la viande posée à même le stand, les poissons vivants dans des bassines, les pains de sucre. Marc en profite pour acheter un chapeau pour se protéger du soleil. Je suis abordé par des étudiants danois qui font une étude ethnologique sur les marchés chinois.
A côté du marché, de nombreuses rizières en pleine récolte, le riz sèche sur des bâches. Après avoir récupéré tout le monde, nous reprenons le bus pour le village de Zhoucheng, ce qui nous permet de découvrir l'architecture traditionnelle Baï, des maisons aux toits recourbés, avec des murs blancs décorés par des peintures. La place du village, occupée par le séchage du blé, du riz, du maïs, des poissons et des piments, est fermée d'un côté par un théâtre, utilisé comme lieu de rencontre des personnes âgées, qui parlent ou qui jouent au mah-jong. Lors d'un tour dans la ville, Marc nous fait visiter les maisons typiques, une cour orientée nord, fermée par un mur, les trois autres côtés sont entourés par des bâtiments, dont un côté donne sur la rue. Peu après, à travers une porte, nous apercevons une fromagère qui nous montre sa technique et nous fait goûter ses produits. Nous nous rendons jusqu'au port, le lac déborde, noyant les quais. Les rives sont en cours de construction, de grands complexes hôteliers sortent de terre.
Nous partons en bus pour la montagne sacrée et le temple de Jizu Shan. Nous demandons de stopper dans un village pour photographier les magnifiques maisons, dont une est en cours de réfection, un peintre est en train de décorer les murs.
Quelques kilomètres plus loin, nous sommes stoppés par des travaux, la route est barrée, nous devons faire un détour, par le village voisin. Lors de la traversée du village, nous sommes bloqués par un véhicule garé, après un quart d'heure de négociation et d'essai, le propriétaire du véhicule se décide à déplacer son véhicule de deux mètres pour nous permettre de passer.
Enfin après 3h00 de route, nous arrivons à Jizu Shan, une des cinq montagnes sacrées chinoises. Après l'installation à l'hôtel du monastère, nous partons dîner avec les lampes frontales, le chemin de retour ne sera pas éclairé.
Nous partons pour la pagode au sommet du mont Jizu. Sur le bord du sentier, nous apercevons une fleur blanche qui a un faux air d'edelweiss. Le début du chemin grimpe lentement, plus le temps passe et plus la pente s'accentue. Le chemin fait place à des marches de plus en plus rapprochées. Puis nous prenons les télécabines pour terminer l'ascension. Le sommet se dérobe à nous, la pagode est dans la brume. Le sommet est le royaume du Grand Noir, une gentille divinité, envoyée sur terre pour faire le mal. Mission impossible pour lui, alors pour punition il attrape toutes les maladies qui lui donnent sa couleur noire.
Dans le temple, nous retrouvons le triptyque Confucius, Bouddha et Lao-Tseu ainsi que Avalokitésvara sous l'apparence de Shiva et ses nombreux bras. Dans le rez-de-chaussée de la pagode, quatre grandes statues nous accueillent, les quatre divinités des points cardinaux. De temps en temps, entre les nuages, nous entre-apercevons le paysage alentours, cela a l'air grandiose, mais les dieux ne sont pas avec nous, la brume persiste.
Nous entamons la descente par le chemin qui suit la crête, au milieu des drapeaux à prière, des stupas. Petit à petit, le chemin fait de plus en plus place à des escaliers. Plus nous descendons, et plus les escaliers s'allongent. Nous déjeunons à côté du monastère où nous avons dormi, mais pas pour moi, je suis un peu malade entre l'altitude, l'effort, la nourriture et ... Ensuite, c'est le transfert en bus pour le retour à Dali.
Après un peu de repos à l'hôtel, je profite de l'après-midi libre pour faire les boutiques de Dali. Je croise les autres membres du groupe, qui eux aussi, font les boutiques.
A la nuit tombée, je vais jusqu'à la porte Sud, pour profiter du magnifique éclairage qui la met en valeur.
Aujourd'hui nous quittons Dali, mais avant de prendre complètement la route, nous visitons une fabrique de batik dans le village de Shualang. Plusieurs techniques sont utilisées pour teinter les tissus à l'indigo. La première technique consiste à teinter le tissu grâce à un cache. La deuxième technique beaucoup plus longue et complexe, consiste à faire des nœuds avec le tissu, puis à tremper le tissu dans l'indigo, une fois teinté, il ne reste plus qu'à défaire les nœuds, et là, surprise, l'intérieur des nœuds n'est pas coloré et forme des figures en fonction du nœud effectué.
Nous enchaînons avec la visite d'un monastère, nous retrouvons l'habituel statutaire Bouddha, Confucius, Lao-Tseu, le Grand Noir. Ce monastère abrite un grand nombre de personnes âgées, la plus vieille des femmes approche les 90 ans.
Nous embarquons dans le bus pour Lijiang. En cours de route, nous faisons une longue pause, une randonnée d'environ 3h, pour aller admirer la première boucle du Yangtsé Kiang, qui a pris sa source il y a 1100km. A cet endroit il change d'orientation, jusque-là le fleuve se dirigeait vers l'océan Indien, maintenant il prend la direction de l'est, vers Shanghai, distant de 5200km. Même les fleuves sont à l'échelle du pays, immenses. Dans cette région, séparé seulement de quelques kilomètres passent les trois grands fleuves d'Asie : le Yangtsé Kiang, le Mékong et la Salouen. Cette randonnée nous permet de découvrir la flore de la région, il nous semble reconnaître une ancolie, un papayer.
Nous repartons pour Lijiang, nous arriverons de nuit, d'autant plus que nous dînons dans un très beau restaurant, mais la nourriture est moyenne. Pas grave, je suis encore un peu malade, sans beaucoup d'appétit. L'arrivée de nuit, nous permet de découvrir cette grande ville de 300000 habitants. Notre hôtel est idéalement situé dans la vieille ville.
La matinée est consacrée à la visite de Lijiang, capitale des Naxi, surnommée la Venise d'Asie à cause des très nombreux canaux qui sillonnent la ville. Marc nous explique que la ville que nous voyons est en fait très récente, elle date de 1996, détruite par un tremblement de terre, elle a été reconstruite à l'identique, depuis elle est inscrite au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO. Marc nous parle aussi de la culture Naxi et de son écriture très particulière faite de petits dessins très représentatifs, malheureusement, cette écriture et la grammaire sont maîtrisées seulement par les Dongba, des sages, en nombre très réduit et de plus en plus âgés.
Au détour d'une place, nous assistons à un spectacle de danse Naxi en costume traditionnel. Nous déambulons dans les ruelles pavées, au milieu des nombreuses boutiques, le groupe se disloque un peu, chacun stoppant dans une boutique ou une autre. Nous devons nous tous retrouver sur la grande place de Lijiang, lieu de passage de tous les touristes. Pendant que j'attends le reste le groupe, un étudiant chinois en sociologie m'aborde pour savoir s'il est possible de remplir un formulaire pour ses recherches. Pas de soucis. Je sens les nombreux regards sur moi, car si la ville est très touristique, la majorité sont chinois, il y a très très peu de touristes étrangers.
Une fois le groupe reconstitué, nous partons avec nos guides locaux, obligatoire dans la région, vers le parc du Dragon noir. Un très beau parc autour d'un lac, qui est aussi la source de tous les canaux qui parcourent la ville. Dans ce parc de nombreux temples et musées peuvent être visité. Le plus célèbre temple est celui des cinq phœnix, qui doit son nom aux cinq pointes de toit qui sont visibles. Ces pointes de toit représentent les ailes d'un phœnix.
A une dizaine de kilomètres de Lijiang, nous visitons le temple de Baisha qui abritent de fresques de Bouddha et d'Avalokitésvara. Ces fresques sont des rescapés, elles datent de plus de 500 ans et ont été sauvées de la révolution culturelle, abritées derrière des portraits de Mao. Baisha était la capitale des seigneurs Naxi.
Après quelques minutes de bus, nous partons à pied pour le village de Weihan, où nous devons passer la nuit. A peine partie, la pluie tombe, des éclaircies nous permettent de profiter du panorama offert. Plus nous montons, plus le froid se fait sentir, le village de Weihan est à presque 3000 mètres d'altitude. Et plus nous montons, et plus le chemin est boueux. Le pire étant dans le village de Weihan, le chemin qui traverse le village a été maltraité par les quelques véhicules motorisés qui circulent. En fait, il n'y a plus de chemin, mais seulement une suite d'ornières boueuses.
Nous arrivons chez les habitants qui nous hébergent pour la nuit, ils se sont mis sur leur 31 pour nous accueillir.
Après le repas, nous sommes initiés aux danses locales.
L'étape du jour nous ramène à Lijiang, la première partie du trajet est à pied ce qui signifie boue. Nos hôtes nous trouvent un guide supplémentaire un villageois pour nous permettre d'éviter au maximum les chemins impraticables. Nous contournons le lac par l'autre rive, au milieu de prairies herbacées et fleuries, nous reconnaissons des gentianes, d'autres fleurs nous sont complètement inconnues. Une fois le demi-tour du lac effectué, nous prenons un chemin, enfin si nous pouvons appeler ça un chemin car il s'agit seulement d'ornières et de boue. Bon an mal an, nous avançons jusqu'à retrouver la civilisation, une grande clairière où les Chinois viennent pique-niquer. Sur place, nous nous faisons remarquer, principalement par des Chinoises gantées, car nous sommes couverts de boue, alors que les locaux sont montés là par un sentier sec et pour certain à dos de cheval.
Retour à l'hôtel à Lijiang en minibus, nous pouvons prendre une douche bienfaisante. L'après-midi est libre, pour moi, visite de Lijiang et me perdre dans les ruelles. Ce qui finalement s'avère assez facile, car les nombreux plans de la ville disséminés sont plutôt déroutants pour nous occidentaux, car le sens de représentation des rues est différent sur chacun. L'orientation est fonction du point de vue du lecteur au lieu d'être orienté toujours dans la même direction. Il me faudra un bon moment avant de trouver l'entrée du parc sur la colline du Lion qui surplombe la ville. Au milieu des cyprès, il y a la tour Wangu, haute de 33 mètres, elle permet un point de magnifique point de vue sur Lijiang, la vieille ville d'un côté et la nouvelle de l'autre. Au pied de la tour un petit jardin et une terrasse qui surplombe les toits de la vieille ville, la carte postale de Lijiang. Je profite de l'endroit pour écrire les miennes.
En me dirigeant vers la sortie, le chemin est bordé par des morceaux de bois suspendus à un fil, il s'agit de vœux écrit en Naxi, ils doivent être exposés au vent pour que le vœu s'exerce. En sortant, je reconnais l'endroit, je suis passé devant sans m'apercevoir qu'il s'agissait d'une des entrées du parc. Je continue ma visite de Lijiang, d'autant qu'avec la nuit qui approche des lampions s'allument un peu partout, créant une atmosphère un peu particulière. Mais je dois abréger un peu, je suis attendu à l'hôtel pour l'apéro, maintenant que je maîtrise les plans de ville, le retour sera rapide.
Après l'apéro, Marc nous amène dîner dans un des nombreux restaurants de la ville. La ville est pleine de touriste, et Marc nous annonce que c'est la basse saison, quelques semaines auparavant c'était encore pire.
Nous quittons Lijiang pour la gorge du Saut du Tigre. Au cours du transfert, nous faisons une pause sur un marché, au milieu de nulle part, néanmoins le marché surplombe le fleuve à quelques encablures du premier méandre que nous avons découvert, il y a trois jours. Nous profitons du marché très touristique pour faire quelques achats.
Nous reprenons notre minibus et nous longeons le fleuve pendant de longs kilomètres, nous devons passer sur l'autre rive, mais les ponts ne sont pas très nombreux, il y a une grande distance entre deux.
Arrivée au point de départ de la marche, il tombe quelques gouttes de pluie, certains enfilent leur cape de pluie, d'autre leur veste Goretex. Le début de la randonnée est pentu, nous avons rapidement chaud. Nous sommes accompagnés par des écoliers qui ont fini les cours et ils rentrent à la maison. Un écolier nous montre la chauve-souris qu'il utilise pour faire peur aux filles. Nous faisons une petite halte à un petit bar, autour du toit de la terrasse s'enroule une passiflore. Nous repartons accompagné par deux écolières avec qui nous tentons le dialogue, mais elles sont timides. Souvent elles partent devant en courant, s'arrêtent et nous attendent. A en moment, elles nous offrent du raisin sauvage, presque pas de chair et très amer.
Dans les villages que nous traversons, Marc nous explique la signification des sculptures qui ornent le pignon des maisons, elles représentent des poissons symbole de prospérité. Nous déjeunons dans un petit restaurant situé dans un village où habitent la majorité des petits écoliers qui nous suivaient ce matin.
Dans l'après-midi, le soleil pointe entre les nuages, sublimant la vallée. Nous approchons du Saut du Tigre, l'endroit le plus étroit de la vallée, environ 30 mètres de large, de plus, un gros rocher coupe le fleuve en deux. Une légende nous dit qu'un tigre pour échapper aux chasseurs qui le poursuivaient, a franchi le fleuve en prenant appui sur le rocher, laissant les chasseurs bredouilles. Pour photographier le saut du tigre, il faut s'acquitter de quelques yuans à un berger. En fait, il suffit de marcher quelques dizaines de mètres plus loin pour prendre en photo le saut du tigre.
Nous arrivons à la Tea Horse Guest House, notre hôtel, de bonne heure, nous prenons l'apéro dans la cour. Nos chambres ont vue sur la montagne du Dragon de Jade - ou Yulong Shan - 5596 m d'altitude. Le sommet se dérobe à nous, caché par les nuages.
Réveil assez matinal, les fenêtres de la Tea Horse Guest House ne sont pas équipées de rideaux très épais, et tout le monde attend le lever du soleil derrière le Dragon de Jade. Pendant le petit-déjeuner malgré les crêpes à la banane, il y a beaucoup d'aller-retour sur la terrasse, pour voir poindre le soleil. Le spectacle est magnifique.
Nous partons sur le chemin qui longe le fleuve sur les hauteurs, la lumière est magnifique. Le paysage est sublime. Le fleuve majestueux. Comme un peu plus en aval, il y a des passages très étroits, avec des endroits identiques au saut du tigre, c'est à dire des rochers au milieu du fleuve. Marc nous dit que l'endroit le plus étroit des gorges ne mesure que 30 mètres de large. Le magnifique chemin est, de temps en temps, creusé à même la paroi. Petit à petit, nous descendons jusqu'à la route goudronnée que nous suivons jusqu'à Walnut Garden, un petit village tout en longueur, notre hôtel le Château de Woody est situé tout au bout du village. A peine arrivée, nous nous posons sur la terrasse panoramique qui fait face au Dragon de Jade et qui surplombe le Yang Tse Kiang.
Après le repas, une partie du groupe décide de descendre jusqu'au fleuve, cela fait deux jours que nous longeons le fleuve et que nous voyons de loin. Marc nous explique plus ou moins le chemin, et nous voilà parti. Nous suivons un chemin qui descend vers le fleuve. Le chemin stoppe au milieu des rizières, nous progressons de rizières en champs de maïs. Nous finissons par trouver un chemin obstrué par des toiles d'araignée. Après de longues minutes, nous arrivons à notre but le fleuve. Le fleuve est tel que je me l'imaginais : impressionnant et il se dégage une puissance énorme du rapide près duquel nous nous trouvons. Alfred se dévoue pour remplir une bouteille d'eau, preuve de notre périple. Après la photo de groupe, nous remontons par un autre chemin, presque autant de toiles d'araignée, mais pas de rizières.
Nous retrouvons le reste du groupe sur la terrasse panoramique. En attendant le dîner, nous racontons notre épopée, remplissons les cartes postales.
Après un court transfert en minibus jusqu'à la dernière partie des gorges. Cette partie des gorges est beaucoup moins étroite, laissant place à un plateau couvert de rizières. Nous prenons un petit chemin qui traverse des petits villages Naxi, nous apercevons des moulins à grain entraînés par les nombreux petits ruisseaux qui descendent de la montagne. Mais avant de moudre le grain, il faut battre le riz pour extraire le grain, pour cela, méthode traditionnelle et efficace : le fléau.
Le petit chemin se transforme en piste forestière que nous suivons jusqu'à Haba. Cette piste nous permet d'observer de près des moulins à grain et des fours. La piste nous permet aussi de découvrir la faune. Nous pique-niquons au bord du chemin sous des pins. Du chemin, nous avons un magnifique point de vue sur la montagne Haba, et en face, la montagne du Drapeau du Vent.
Au loin, le village d'Haba, terme de notre étape, apparaît. Plus nous approchons, plus nous rencontrons de monde et la pluie arrive. Mais la fin de l'étape est une longue montée à travers le village, encore une fois, notre hôtel est à l'autre bout du village.
Finalement, la pluie reste légère, heureusement. Nous parvenons à notre auberge, extérieurement, sans plus, mon impression est plutôt moyenne. Yan, la propriétaire, nous offre le thé en terrasse et nous attribue nos chambres qui donnent sur la cour de l'auberge, face à la montagne. Mon impression est maintenant bonne, comme quoi, il ne faut pas toujours se fier à ses premières impressions. Et puis, l'accueil de Yan, miss 100000 volts, est fantastique, elle s'exprime dans un mélange de chinois, d'anglais et de français, et cela récompense tous nos efforts de la journée. Très rapidement Yan est surnommée Merkecibocou, qu'elle répète très régulièrement. Après la douche, Yan nous accueille dans la salle à manger, près du poêle qui nous réchauffe un peu de la fraîcheur due à l'altitude. Dans la salle à manger, Elle nous présente son mari, docteur en médecine traditionnelle, sa sœur et sa belle-sœur. Marc nous dit que Yan a déjà fait 7 fois l'ascension de la montagne Haba - 5396 mètres.
Aujourd'hui, nous partons dans les alpages visiter deux ethnies régionales : les Hui, et les Yi. Nous sommes accompagnés par Yan, qui porte une hotte, contenant une partie du pique-nique et le matériel pour préparer le repas. Son petit chien, haut comme une pomme, nous suit.
Le début de notre promenade, nous passons près d'un ruisseau, qui alimente des moulins à grains. L'eau du ruisseau est d'une clarté rare, partout le fond du ruisseau est visible. Ensuite, nous arrivons chez les Hui, qui sont des Hans, l'ethnie majoritaire en Chine, de confession musulmane. Nous n'apercevons pas beaucoup de villageois, à part des femmes voilées et un homme portant son bébé. Le plus surprenant est la mosquée d'un style typiquement chinois, elle ressemble à un des nombreux temples que nous avons déjà vus. Nous progressons à travers la forêt, avec Yan et Marc nous ramassons des pommes de pin. Près d'un lac, nous avons droit à un pique-nique chaud, pomme de terre à la braise, maïs grillé, pignes de pin grillées et à un thé au gingembre - la recette est simple : Une noix de gingembre, un pain de sucre roux, du thé et de l'eau. Excellent.
Nous redescendons par un autre chemin qui traverse des villages Yi. Une des plus importantes ethnies du Sud de la Chine, environ 6,5 millions de personnes. Les Yi, connus aussi sous le nom de Lolo, sont composés de deux sous-groupes les Yi Noirs, qui ont été jusqu'en 1956, les seigneurs de la région. Ils possédaient 70% des terres, mais représentaient seulement 7% de la population. Le deuxième groupe, les Yi Blancs est subdivisé en trois groupes : les serfs - 50% de la population, les esclaves tenanciers - 33% de la population, et les esclaves domestiques - 10%.
Nous nous arrêtons dans un village de Yi catholique. Où nous visitons une maison traditionnelle, et pouvons admirer de près la tenue traditionnelle caractérisée par le grand chapeau carré. Le chemin passe près d'une école, où les enfants jouent dans le champ alentours, rapidement nous faisons l'attraction.
Le chemin que nous empruntons passent entre les rizières et n'est pas vraiment marqué, nous progressons très lentement. Etonnamment, entre les rizières poussent du cannabis, certainement pour la consommation personnelle car la vente et l'usage de drogue est strictement interdit en Chine.
De retour à Haba, nous retrouvons avec plaisirs la salle à manger de l'auberge et son poêle, d'autant que pour le moment Yan, un peu fatiguée, est relativement calme. Cela ne dure pas, au moment du repas, elle a retrouvé toute son énergie.
Petit déjeuner sous la houlette de Yan, qui est en pleine forme. Une personnalité qui marquera le voyage. Puis nous disons au revoir à Yan et à sa famille : sa sœur, sa belle-sœur, son mari.
Court transfert en bus pour le site des terrasses calcaires de Baïshuitai, un site sacré pour les Naxis. Le transfert en bus est court, les jambes nous démangent, nous ferons l'approche à pied à travers les villages et les rizières. Comme à chaque fois que nous apercevons quelqu'un sur le bord du chemin, nous avons droit à un bonjour. Nous faisons régulièrement des pauses photos à la fois pour les paysages, pour les personnes rencontrées, pour la faune, la flore et les multiples choses surprenantes.
L'arrivée sur Baïshuitai est un peu déroutante, car devant l'entrée du site, il y a de grands panneaux publicitaires, de nombreuses échoppes et un grand nombre de vendeurs ambulants, on sent bien que l'endroit est très touristique. Grand contraste avec le site lui-même. Nous partons à l'attaque des terrasses de calcaire, les plus vastes du monde après les terrasses en Turquie. Ces terrasses calcaires sont formées par le carbonate de calcium déposé par l'eau provenant de deux sources. Au fil des millénaires de nombreuses cuvettes d'eau turquoise se sont formées. Malheureusement, de nombreuses cuvettes s'abîment par l'absence d'eau sur le bas de site.
Nous reprenons le bus pour rejoindre Zhongdian - la Shangrila chinoise. Superbe route à travers les montagnes, cependant notre moyenne n'est pas très élevée, encore une fois dû aux nombreuses pauses photos, pauses toilettes dans une école où les élèves partagent la cour de récréation avec les cochons et les poules, pause pour retirer les gros cailloux tombés sur la route ou tout simplement pour traverser une rivière sur un pont en bois plus que temporaire, le pont en béton ayant été emporté récemment, le franchissement d'un col à 3500 mètres d'altitude, et finalement le passage du poste frontière car nous entrons dans le district de Diqing, qui a une certaine autonomie.
L'architecture de la région est très différente de celles rencontrées jusque-là, celle-ci est tibétaine, nous sommes dans les contreforts du plateau tibétain. La frontière du Tibet n'est qu'à quelques dizaines de kilomètres. Nous sommes hébergés dans un bel hôtel, ma chambre est hyper-spacieuse, avec trois lits rien que pour moi. Après nous être rafraîchi, nous partons pour la vieille ville à 10mn à pied.
La vieille ville de Zhongdian est organisée autour du temple perché sur la colline. Malgré la renommée du site, il y a très peu de touriste. Les rues sont pavées, mais attention, le pavage est très irrégulier et parfois très glissant. Le tour de ville est assez rapide, car la nuit tombe et le froid arrive, normal à 3000 mètres d'altitude. Après le dîner, nous allons faire un tour sur la place devant le musée où un grand nombre de personnes se retrouvent pour danser. Les danseurs tournent autour d'un poteau en suivant les pas de la maîtresse de cérémonie. Bien évidemment, nous nous essayions avec plus ou moins de réussite aux danses traditionnelles.
Ce matin 15°C dans la chambre. La matinée est réservée à la visite de la lamaserie de Songzhaling, surnommé le petit Potala. Marc nous guide jusqu'en haut du site et nous fait visiter les grands temples. Il nous explique la roue de l'éveil, très bonne révision du Népal. Très touristique, beaucoup de souvenir à acheter. Sur le toit du grand temple je suis interviewé par Radio Beijing, sur mes impressions sur le site et sur la Chine en général, cela devrait être diffusé sur le site de Chine Radio International - www.cri.cn - je ne suis pas allé vérifier. Marc nous laisse du temps libre pour nous balader sur le site, comme d'habitude, je me perds dans les ruelles à la recherche de l'exceptionnel. Pas grand-chose, à part le moine en contact divin sur le toit ou les détails architecturaux - les sculptures des toitures, des montants de porte ou les fenêtres tibétaines.
Je retrouve le groupe devant l'entrée du site. Une fois tout le monde présent, nous partons à pied à travers le village qui jouxte le temple, lieu de résidence du personnel séculier. La traversée du village nous permet d'admirer l'architecture tibétaine avec les maisons très colorées visible au fond des cours. Les animaux restent à l'extérieur des bâtiments, mais restent très souvent devant le portail. Le village laisse place à une grande plaine herbacée où paissent des yacks. Sur la route où nous attend notre bus, nous croisons un couple de touriste français qui visite la région en vélo, nous échangeons nos impressions.
Après le déjeuner à Zhongdian, nous visitons le marché couvert, la grande halle est découpée en secteur, la plus grande partie de la surface est occupée par les légumes. Sur les bords se trouvent les volailles et les poissons à acheter vivant, un stand, où il est possible d'amener ses achats, est spécialisé pour les tuer, les nettoyer et les vider. Une petite surface est consacrée aux fruits, qui ne font pas vraiment partie des habitudes alimentaires chinoises.
Le reste de l'après-midi est libre, tout le monde en profite pour retourner dans la vieille ville et faire des achats : polaire, pantalon, besace, etc. les prix sont très raisonnables pour nos porte-monnaie.
Nous dînons dans un restaurant sino-tibétain de la vieille ville. Très bon repas, arrosé à l'alcool d'orge.
Debout à 6 heures, car ce matin, nous prenons l'avion pour retourner à Kunming, la fin du voyage approche. Lors du vol, j'aperçois à travers le hublot une partie de notre parcours : la montagne du Drapeau du vent, la montagne Haba, le Dragon de Jade et la gorge du Saut du Tigre. A Kunming, nous retrouvons, difficilement, la foule, la circulation, les embouteillages. Nous visitons le musée des minorités qui présentent la culture, le mode de vie des différentes ethnies de la région. Une galerie présente l'ensemble des costumes traditionnels, très souvent richement brodé et décoré. D'autres galeries présentent l'agriculture, d'autres l'architecture ou l'art des différents peuples de la région. Le musée possède une belle collection, malheureusement le manque de moyen est évident, et cela se ressent sur les visiteurs - plutôt rare - du musée.
Nous déjeunons dans un immense restaurant touristique au bord du lac Dian, certainement le plus mauvais restaurant du voyage, non seulement pour la nourriture mais aussi pour l'accueil et le cadre. Pas grave. Le début de l'après-midi est consacré à la visite du temple des bambous, perché sur une colline qui bordent Kunming. Ce temple possède un ensemble de 500 statues modelées au XIXème siècle, représentant les disciples de Bouddha. Elles représentent les différents caractères humains et les différentes professions. Le temple des bambous est en fait une succession de magnifiques jardins et de temples, dans une atmosphère très calme.
La fin de l'après-midi est temps libre à Kunming, nous nous rendons dans le vieux quartier pour effectuer les derniers achats. Je déambule au milieu du marché aux fleurs, aux oiseaux, aux animaux et autres boutiques diverses et variées. Je profite du temps libre pour pénétrer dans le temple de la culture chinoise, le plus grand magasin de livre de la province, 6 étages de livre, il y a même un rayon sur la littérature française, traduite en chinois, évidemment. En fait, je suis à la recherche de Tintin et le Lotus Bleu en chinois, que je ne trouve pas, malgré mes demandes. Le personnel parle très peu et approximativement anglais, normal comme en France.
Pour le dîner, nous avons aussi quartier libre, Marc nous indique un restaurant situé en face de l'hôtel, où le personnel est censé parler anglais. Ce n'est pas le cas, mais le menu est présenté sur des photos, et la serveuse qui prend la commande, nous fait comprendre par geste les plats qui risquent d'être trop épicé pour nous. Nous sommes un peu l'attraction du restaurant. Une des serveuses nous montre une pièce de deux euros laissée par un précédent client, nous lui montrons un billet de 20 euros (une belle somme pour les Chinois), et lui indiquons le change. Elle est très ravie de connaître la valeur de sa pièce. Le repas est excellent.
Dernière courte journée en Chine, hé oui ! il faut bien rentrer. Alfred, habituel lève tôt, en profite pour photographier le réveil de la capitale. Les dernières heures sont consacrées à refaire son sac pour protéger au maximum les souvenirs, à faire les dernières emplettes, etc.
Nous reprenons l'avion pour Hong Kong où nous avons quelques heures d'attente avant le vol pour Paris. Après avoir fait le tour de toutes les boutiques, nous nous installons dans un coin pour fêter l'anniversaire de Claudine avec bougies, gâteau et champagne. Joyeux Anniversaire. C'est la grande classe de fêter son anniversaire à l'autre bout du monde. Néanmoins, cela ne semble pas être une habitude dans l'aéroport car de nombreux membres de la sécurité tournent autour de nous, est-ce les bougies, le bruit du champagne ou juste des touristes français qui chantent joyeux anniversaire
, nous ne le seront jamais, d'autant qu'ils nous laissent tranquille.
Nous décollons de Hong Kong à 23h45 pour Paris. Long vol sans problème, et consacré principalement à dormir.
Merci à BB, Sousou, Sylvie et Loïc, Pierrette et Philippe, Anne, Santa, Marie-Do, Claudine et Alfred, pour leur bonne humeur qui ont de ce voyage un bon voyage et un bon souvenir.
Merci aussi à Marc, notre guide, qui a dû nous supporter.
Et un dernier merci particulier et supplémentaire à Claudine qui a eu l'idée de ce voyage et qui a contribué très fortement à l'organisation.