Voyages Et Randonnées

Corse : GR20 Sud

7 jours de trek sur le GR20, en mai 2008

Article publié en juin 2008

Jour 1 - Paris - Bavella

A la gare RER A, première surprise, le RER est supprimé, bon début. Le suivant, prévu 10 minutes après, arrive heureusement à l'heure. Changement, RER B, et Orly bus. Evidemment, avec le RER supprimé, j'ai raté le bus, il me reste à attendre le suivant. Le reste du groupe m'attendra pour le petit-déjeuner. Je préviens Patricia, qui est sur le trajet, et Coralie qui est aussi sur la route. Ouf ! Je ne serais pas trop en retard.

Orly, je retrouve le groupe, affamé, juste à temps pour dire bonjour et procéder à l'enregistrement. Vol sans souci.

Arrivée à Ajaccio, la navette nous emmène jusqu'à la gare routière où nous retrouvons Pascal, encore une fois notre guide, et les autres membres du groupe arrivés plutôt dans la matinée ou la veille. Certains se sont même baignés, sans commentaire.

Nous avons le temps de grignoter un sandwich avant de prendre le car qui nous amène au col de Bavella. Long transfert, le long de la côte Sud.

Enfin, le col de Bavella et le gîte au milieu d'une forêt de pin. Nous en profitons pour boire un coup sur la terrasse ensoleillée.

Pendant que certain s'occupe de leur sac à dos pour l'étape de demain, je me balade aux alentours, quelques vaches regardent passer les touristes. J'aperçois les aiguilles de Bavella, étape du lendemain. Je suis rejoint par Guls et Patricia. Nous escaladons les rochers pour avoir un meilleur point de vue sur le magnifique paysage alentours.

De retour dans le gîte, la grande pièce devant nos chambres grouille de trekkeurs, tout le monde s'active à préparer son sac, à transvaser les affaires de la valise, à prendre une douche, etc.

Demain c'est le début du trek.

Aiguilles Panorama Panorama Patricia

Jour 2 - Bavella - Asinau

Aujourd'hui, au programme la belle étape des aiguilles de Bavella, nous quittons donc le GR20 qui contourne les aiguilles, pour prendre la variante qui passe par les aiguilles. L'étape est courte en termes de kilométrage, mais longue en durée, car il s'agit d'une succession de montées et de descentes. Les paysages sont superbes.

Sur le chemin, nous ne sommes pas seuls, régulièrement, il y a des files de chenilles processionnaires.

Certains passages sont presque de l'escalade, Martine sujette au vertige nécessite le secours de Pascal.

En redescendant vers Asinau, la végétation se fait plus présente, des pins - plus ou moins secs, et des asphodèles. En arrivant sur les bergeries d'Asinau, le paysage change, la végétation est plus rase.

Aux bergeries, nous sommes accueillis par Aline et son fils Pierre-Do, qui nous font faire le tour du propriétaire, nos deux dortoirs dans les bergeries, la douche extérieure, l'eau ayant chauffée dans le tuyau au soleil, il n'y en aura pas pour tout le monde. Pierre-Do nous accompagne jusqu'à la source pour remplir les gourdes.

En attendant le repas, nous avons droit à l'apéro - bière, vin rosé - et charcuterie. Pierre-Do nous explique la géologie de la région et nombres histoires. Avec le soleil qui décline derrière la montagne, le vent se lève et la fraîcheur se fait de plus en plus présente. D'ailleurs, les filles se tiennent chauds à l'abri du mur.

Le dîner est pris dans la bergerie, nous nous tiendrons chaud autour de la table, serré les uns les autres. Le repas préparé par Aline est délicieux, bien que dégusté à la lampe frontale.

Paysage Descente Aiguilles Ruisseau

Jour 3 - Asinau - Bassetta

Très belle étape au programme, les crêtes qui offrent un magnifique point de vue sur la mer et le golfe d'Aléria d'un côté et les montagnes de l'autre côté.

Nous quittons la bergerie sous le regard d'Aline et de Pierre-Do. Dans la fraîcheur matinale, nous entamons la montée vers les crêtes. Une petite pause à l'annexe de la bergerie, un bâtiment moderne, plus confortable mais moins rustique que le bâtiment où nous avons passé la nuit. Au fur et à mesure de notre progression, le vent se fait plus violent. Le long du chemin quelques crocus, derrière nous, les aiguilles de Bavella.

La crête, enfin, le vent devient violent, et notre progression est un peu ralentie par les névés qui masquent le chemin. Les rafales de vent nous déséquilibrent. Fermant la marche, j'attends accroupi Santa, calée sur ses bâtons. Les autres s'assemblent en petit groupe de deux ou trois pour essayer de résister au vent. Je tourne la tête pour apercevoir Santa qui a chutée emportée par le vent, de l'autre côté tout le monde est tombé comme des quilles. Je vais aider Santa à se relever, d'autant que les autres se relèvent aussi. Après s'être regroupé, nous progressons prudemment par petit groupe de deux ou trois. Par moment, nous sommes obligés de nous baisser pour éviter de chuter.

Nous croisons un petit groupe de randonneurs qui rebrousse chemin en nous apercevant. En peu plus loin, un peu à l'abri, nous jouons aux infirmiers pour soigner les éraflures.

Dans la descente, nous trouvons un petit coin sous un arbre, presque le paradis, idéal pour le pique-nique bienvenu. Après une petite forêt, un pont suspendu, traversée sous le soleil, la tempête est finie. Une prairie traversée par de multiples petits ruisseaux ressemble aux pozzines du GR20 Nord. Nous retrouvons la forêt, dans les clairières, des champs d'asphodèles.

Enfin, le gîte de Bassetta, la journée fût longue et plutôt épuisante. La douche chaude est agréable et bienvenue. Après le repas, une petite partie de pétanque est organisée, la partie se joue à la lampe frontale, le plus difficile est d'apercevoir le cochonnet.

Aiguilles Montagne Neige Neige Prairie Prairie

Jour 4 - Bassetta - Cozzano

Après discussion avec les gérants du gîte, Pascal décide de prendre un autre chemin que celui prévu, les prévisions météo ne sont pas très bonnes et le vent souffle encore très fort sur les crêtes, entre 110 et 130km/h comme la veille. Le chemin prévu nous obligeait à remonter sur les crêtes. Notre chemin, au milieu de la forêt, est magnifique, avec la rivière qui longe le chemin, c'est presque le paradis. Beaucoup de fleurs longent notre parcours : ancolies, asphodèles, lys et d'autres fleurs. Nous voyons aussi nos premiers châtaigniers multi-centenaires et nos premières salamandres qui refusent de se faire photographier, elles se cachent des flashs.

Un long pique-nique à l'ombre, nous permet de faire une longue sieste, allongé dans un arbre, sur des rochers, ou dans l'herbe. Cela permet de récupérer un peu de la difficile journée de la veille.

Nous arrivons tôt dans l'après-midi à Cozzano. Après un petit apéro, chacun en profite pour vaquer à ses occupations telles qu’achat de cartes postales, écriture de celles-ci, lecture de romans divers et même aquarelle, faut admettre que la vue est magnifique. Nous logeons chez Batiste, qui en plus d'hôtelier est aussi photographe, il nous diffuse son diaporama de magnifiques photos des paysages corse. Après un excellent repas, nous partons nous coucher, en espérant que le soleil brillera demain.

Paradis Colline Salamandre Châtaignier Village

Jour 5 - Cozzano - Col de Verde

À la suite d’une discussion avec Batiste, notre hôte, nous choisissons la prudence, nous ne passerons pas par les crêtes, les conditions météo s'annoncent mauvaises. Nous partons vers le Col de Verde, sauf Patricia qui a décidé de faire l'étape par le taxi qui transporte nos bagages.

Nous enfilons nos capes de pluie, dès le départ, ce qui conforte Patricia dans son choix. Nous prenons un petit chemin qui traverse la forêt. Le long du chemin, de nombreuses porcheries, et au détour d'un virage, nous croisons des cochons qui ont le droit de sortie.

Jusqu'à maintenant, il ne fait que bruiner. Nous arrivons sur le chemin forestier qui nous conduit tout droit au col de Verde. Le fait de pouvoir marcher à plusieurs de front nous autorise à de grandes discussions.

Coralie se fait de nouveaux amis, alors plus sympas que les anciens ?

Nous devons faire attention aux salamandres qui traversent le chemin. Il s'agit d'une espèce protégée. Les séances photos rompent la monotonie du parcours. Une petite pause à la chapelle Saint-Antoine. Peu après, le chemin nous offre la vue des crêtes, enfin presque, les nuages nous cachent la vue. Peut-être que finalement, la météo est plus clémente en bas. Mais nous gardons le rythme, des grosses averses sont prévues pour la fin de l'après-midi.

La pluie ayant stoppée, nous pique-niquons sur le bord du chemin et histoire de ne pas perdre les bonnes habitudes : une petite sieste, mais rapide.

Un peu plus loin au bord du chemin, des cochons sauvages cherchent leur nourriture. Peu après nous arrivons sur la route, il nous reste un petit kilomètre. La pluie fait son apparition, nous enfilons nos capes de pluie. Nous accélérons le pas.

La pluie redouble, c'est le déluge lorsque nous arrivons au col de Verde. Dans la grande salle de l'auberge, nous retrouvons Patricia, en pleine discussion avec le propriétaire et ses amis. En attendant une légère accalmie, nous buvons une boisson chaude. Puis, nous passons entre les gouttes pour rejoindre nos bungalows. Le nôtre est à peine terminé, il manque l'escalier. Après la douche, nous passons la fin de l'après-midi dans la grande salle, où nous retrouvons le groupe de Jojo trempé. Ils font sécher leurs vêtements près du feu, ils sont passés par la crète. La pluie a repris de plus belle.

Forêt Crète Cochon

Jour 6 - Col de Verde - Capanelle

La pluie n'a pas stoppé de la nuit, mais ce matin, le ciel est à peu près bleu, des rayons de soleil apparaissent. Pendant que nous déjeunons, Pascal est en pleine discussion avec Jojo et le propriétaire du gîte. Il est décidé que les deux groupes voyageront de concert, car une incertitude règne sur les franchissements de ruisseaux normalement prévus. Nous devrons peut-être prendre une déviation.

Le refuge étant encore à l'ombre, nous partons chaudement habillés. Rapidement, c'est la séance strip-tease.

Patricia et Pascal qui dormaient dans le dortoir, nous raconte leur nuit mouvementée, la pluie incessante a fini par rentrer dans le bâtiment, et voilà, qu'en pleine nuit tout le monde est réveillé pour mettre à l'abri ses affaires. Tout compte fait, nos bungalows pas finis, ce sont avérés sûrs et secs.

Le chemin est détrempé, les pieds sont mouillés, mais le soleil qui brille nous tient chaud. Un premier ruisseau est traversé sur un pont, et voilà un franchissement d'effectué. Le ciel clément nous donne l'occasion de profiter pleinement des magnifiques paysages. Nous arrivons au premier franchissement de ruisseau, avec les pluies torrentielles le courant est important, Jojo a tendu une corde pour pouvoir franchir le ruisseau. Tout le monde passe sans souci, sauf Florence, voulait-elle être secourue par ces nobles et beaux guides ou a-t-elle seulement glissée ? Nous ne le saurons jamais.

Pascal part un peu devant pour aller câbler le second franchissement. Finalement facile. Mais le plus dur reste à venir. Jojo et Pascal installent deux cordes sur ce troisième et dernier franchissement. Tout le monde passe sans encombre malgré l'eau glaciale. Guls profite d'un caillou au milieu pour remettre ses lunettes de soleil. Coralie profite du même caillou pour faire la bise à Jojo qui lui tendait la main, il y a des jalouses. Après séchages des pieds, et quelques centaines de mètres, nous faisons la pause pique-nique dans les ruines d'une bergerie au bord du chemin.

L'après-midi nous offre de magnifiques paysages et un joli parcours au milieu des pins ou des champs d'asphodèles.

A l'arrivée à Capanelle, petite station de ski, nous apprenons que nos sacs ne sont pas arrivés, le taxi qui les transporte est bloqué par un effondrement dû aux gros orages de la veille. Les propriétaires nous apprennent aussi qu'Ajaccio est inondé. En attendant nos sacs, nous buvons un verre, puis nous prenons notre douche, grâce aux franchissements des ruisseaux, tout le monde avait pris sa serviette.

A l'occasion de l'anniversaire de Pascal qui est le lendemain, nous lui offrons un apéro amélioré : foie gras, vin blanc. Cela devient une habitude. Excellent gâteau à la châtaigne fait maison.

Groupe Pause Pins Montagne Pins

Jour 7 - Capanelle - Vizzavona - Ajaccio

Dernière journée sur le GR20 qui s'annonce ensoleillée, cela remonte un peu le moral. D'autant que la matinée a été très mouvementée, un petit groupe de randonneur ont fait du bruit à 5h00 du mat, sous prétexte que nous avions fait du bruit la veille en fin d'après-midi. Ils devaient partir de très bonne heure, mais finalement, ils partiront en même temps que nous.

Il n'y pas à dire, les paysages sont bien plus superbes avec un rayon de soleil.

La matinée donne l'occasion de voir enfin les paysages tant attendus, nous pouvons marcher en T-shirt.

Nous pique-niquons au-dessus de Vizzavona, face à une superbe montagne, point de départ du GR20 Nord. La boucle est bouclée. Nous sommes en contemplation devant ces magnifiques sommets enneigés. Même Ouréa, la chienne de Jojo est contente, elle se roule dans l'herbe et court partout autour des deux groupes.

Tel que nous l'espérions, Pascal, à l'occasion de son anniversaire, offre le foie gras et le vin blanc. Trop durs les pique-niques en randonnée. Pour marquer le coup, nous lui avons apporté ses desserts préférés : pâte de coing et crème de marron. Longue sieste, certainement la plus longue sieste faite en randonnée. C'est un peu comme si nous voulions retarder le moment où nous allons séparer, et en plus, nous sommes tout proche de l'arrivée.

Nous descendons vers Vizzavona au travers des forêts. Nous passons devant le premier hôtel où nous avions dormi lors du GR20 Nord. Allons prendre le train ? Il parait que la ligne est magnifique. Je ne le saurai pas, encore cette fois, nous prenons le car.

En attendant que celui-ci arrive, nous nous changeons, buvons un coup, rédigeons les dernières cartes postales - il est temps, et discutons de nos exploits de la semaine.

La descente en car vers Ajaccio, sera l'occasion d'une longue sieste. Ajaccio panse ses plaies, les inondations perdurent encore un peu. A la gare routière, nous nous séparons, certains repartent vers l'aéroport, d'autre chez des amis ou faisons une nuit supplémentaire.

Après la douche, Guls, Patricia et moi partons faire un tour en ville, afin de faire les boutiques.

Nous dînons chez notre logeuse Tina Morelli, la dernière pension de famille d'Ajaccio. Très bonne ambiance, excellent repas, une très bonne adresse à Ajaccio. D'ailleurs, dans la salle, plusieurs personnes sont des habitués qui reviennent régulièrement passer des vacances.

Le lendemain, je prends l'avion avec Patricia direction Marseille pour passer quelques jours de repos dans sa maison familiale avec sa mère et Anouk, mais cela est une autre histoire.

Plaine Montagne Bergerie Montagne Pique-nique