Voyages Et Randonnées

Myanmar (Birmanie) : Découverte de ce magnifique pays chargé d'histoire

2 semaines de découverte en minibus et à pied en novembre 2007

Article publié en décembre 2007

Jour 1 - Yangon

Debout à 6h00, pour prendre l'avion pour la Birmanie / Myanmar. Les doubles noms de lieu, les multiples orthographes commencent avec le nom du pays, il en est de même avec la ville d'arrivée Rangoon / Rangoun / Yangon / Yangoon.

Arrivée à l'aéroport, je cherche le comptoir pour récupérer mon billet d'avion. Une fois le billet en poche, j'attends les autres participants devant le comptoir. Quelques minutes après, Chrystel arrive, puis Jocelyne et Michel, Nathalie et Pascal.

Comme d'habitude, l'avion décolle avec un peu de retard, une vingtaine de minutes.

Avec de l'avance, nous faisons escale à Doha, au Qatar. L'aéroport a un peu changé, depuis la dernière fois que j'y suis passé, le Duty Shop s'est agrandi, sa surface a quasiment doublé.

Nous repartons vers Yangon dans un avion quasi vide, idéal pour s'allonger en travers sur les rangées de siège.

Quelques heures plus tard, nous arrivons à Yangon, il est 6h30, l'aéroport est plutôt moderne, bien entretenu, le personnel accueillant. Est-ce pour plaire aux rares touristes ? Depuis qu'ils ont déserté le pays à la suite des émeutes de septembre, où des moines se sont révoltés contre la junte au pouvoir qui a négocié en tirant dans la foule.

Nous rencontrons notre guide Tin qui va nous accompagner et nous faire découvrir son pays. En sortant de l'aéroport, la première impression est la chaleur moite, il fait plus de 30°C avec un taux d'humidité élevé. La seconde impression, confirmée lorsque le minibus sort de l'enceinte de l'aéroport, est que nous sommes en ville.

Arrivée à l'hôtel, nous finissons les formalités et convertissons de l'argent - la liasse de billet donne presque l'impression d'être riche, et nous prenons possession de nos chambres, avant de partir visiter la ville.

Au travers ma fenêtre, j'aperçois la grande pagode Shwedagon.

Dans le minibus, Tin, notre guide, commence à nous parler un peu de son pays, de notre côté nous l'assaillons de question sur ce que nous voyions. Nous nous arrêtons au point zéro de Yangon, la pagode de Sulé. Une pagode située au milieu d'un gros carrefour, il faut traverser au milieu de la circulation. Notre première pagode, notre premier bouddha du voyage, nos premiers moines.

La pagode est située dans le quartier colonial caractérisé par de grands immeubles construit par les Anglais. Certains de ces immeubles supportent les outrages du temps et du climat, de la végétation : des arbres poussent sur les murs.

La promenade continue par le marché, installé sur les trottoirs de la ville. La visite de la ville se prolonge sur le port situé sur les rives du fleuve, le déchargement des marchandises se fait à dos d'homme, payé au nombre de sacs transbordés.

Visite de la pagode Kyauk-Htat-Gyi et de son grand bouddha couché. Il mesure 70 mètres, il date des années 60, d'où son côté kitch.

Sur le chemin, nous nous arrêtons au lac Kandawgyi, situé en plein centre-ville, au milieu nous apercevons l'Oiseau Karaweik, un restaurant, construit à l'identique des barges royales.

Nous finissons la visite de la ville par son monument phare, la pagode Shwedagon, et son grand stupa haut de 100m et doré à la feuille d'or. La quantité d'or représente environ 50 tonnes. Nous déambulons autour du stupa, au milieu de nombreux temples. Il règne un sentiment de calme, de plénitude. Les mots me manquent, c'est juste magnifique.

Après un passage à l'hôtel, pour une douche et un massage traditionnel. Nous dînons dans un grand restaurant, genre lodge, au sommet d'un immeuble, ce qui nous offre une vue sur la pagode Shwedagon éclairée.

Pagode Pagode Immeuble Bus Bouddha Bateau Temples Pagode Pagode

Jour 2 - Yangon - Mandalay

Réveil à 4h15, pour prendre l'avion en direction de Mandalay, la seconde ville du pays située au centre du pays, ancienne capitale des rois. Après l'atterrissage nous passons par notre hôtel face à l'enceinte du palais royal. L'enceinte est un carré d'un mile, 1600m, de côté entouré d'une douve, plutôt impressionnant. Nous partons en minibus pour notre circuit de visite, qui commence par la visite du monastère d'Amarapura. Dans ce monastère se trouve environ deux mille élèves. Sur le parking à l'entrée du monastère, comme un peu partout dans le pays, il est possible de trouver des jarres d'eau potable. Nous nous dépêchons car les moines s'alignent pour aller prendre leur repas. Dans ce monastère, les moines n'ont pas besoin de demander leur nourriture, les dons affluent. Nous profitons du repas des moines pour faire le tour du monastère, nous passons par les cuisines, rustiques mais efficaces pour nourrir tout le monde, la cuisine se fait au feu de bois. Les moines distribuent l'excédent de nourriture aux enfants pauvres qui vivent dans l'enceinte du monastère. Nous passons à côté des dortoirs : rustiques et sommaires. De retour au parking, j'aperçois un immense banian, arbre sacré pour les bouddhistes.

Nous repartons en direction d'ateliers de tissage où le travail s'effectue manuellement sur des vieux métiers à tisser.

Nous enchaînons avec la visite de la pagode Kaunghmudaw, dans les boutiques à touristes, une mère berce son bébé au milieu des paniers, il s'agit aussi d'un lieu de vie. La première salle de la pagode, où nous pénétrons, est surprenante, elle est entièrement recouverte de mosaïque miroir. La meilleure vue du stupa est depuis la route qui mène à la pagode. La forme du stupa aurait la forme du sein de la favorite d'un roi du XVII siècle. Cela nous rappelle quelque chose : des coupes de champagne dont la forme aurait la forme du sein de la favorite, puis épouse secrète de Louis XIV, il s'agit bien évidement de Mme de Maintenon.

Sur la route en direction du pont Ubain, nous apercevons des vieilles pagodes, nous demandons au chauffeur un peu surpris de s'arrêter, cela ne fait pas partie du programme. Ces vielles pagodes sont magnifiques. De l'autre côté de la route, un autre ensemble de pagode. Un peu plus loin sur la route, un deuxième arrêt pour des pagodes, qui sont en fait une cour d'école. Les enfants jouent au milieu des pagodes. Nous devenons une attraction pour eux, échange de sourire, quelques mots traduits par le guide et spontanément ils posent pour la photo.

Nous continuons notre visite par la colline Sagaing qui offre une vue imprenable sur le fleuve Ayeyarwaddy et sur un grand nombre de temples, pagodes et stupas dispersés sur la colline. Nous visitons la pagode Sun-U-Ponya, couverte d'or. A remarquer le carrelage aux tons pastel qui couvre le sol et les murs.

La journée se termine par le coucher du soleil au pont Ubain, en teck, long de 1200m. Les 900 piliers et les traverses en teck proviennent d'un ancien palais royal.

Moines Banian Pagode Pagodes Zébus Pagodes Bouddha Pagode Passerelle

Jour 3 - Mandalay

Cette matinée est consacrée à la visite de la pagode inachevée de Mingun, pour cela, nous prenons le bateau pour remonter l'Ayeyarwaddy ou Irrawaddy. En attendant que Tin paye la traversée, un couple de touristes hollandais nous demande de l'aide, à cause du manque de touriste, il ne trouve pas de bateau, ils demandent à embarquer avec nous. Nous commençons notre croisière, avec les deux touristes hollandais, en direction de la pagode. Au milieu du fleuve, le bateau tombe en panne, malgré les multiples tentatives de l'équipage, impossible de repartir. Abordé par un autre bateau, nous nous transbordons à bord d'un autre bateau affrété par des touristes allemands. Le long du fleuve se trouve de nombreux villages sur pilotis pour faire face aux crues du fleuve. Sur les îles au milieu du fleuve, il y a des villages de pécheurs, installés seulement quand le fleuve est à son niveau le plus bas.

Arrivée à Mingun, nous voyons des taxis-buffles pour touristes et la maquette de la pagode achevée, cela donne une idée de la taille démesurée de la pagode. Le roi Bodawpaya entreprit en 1790 la construction de la pagode qui aurait eu une hauteur de 150m, elle a été stoppée à un tiers de sa hauteur. Deux raisons justifient l'arrêt de la construction en 1813 : le manque d'argent et les astrologues qui avaient prophétisés que la fin de la construction marquerait la chute du royaume. La construction reste malgré tout le plus grand bâtiment en brique jamais construit. Les prophètes avaient aussi prédit que les lions qui marquent l'entrée de la pagode, iraient boire l'eau au fleuve. Effectivement, il reste seulement l'arrière des lions, la tête s'est effondrée en direction du fleuve. Ces monuments ont été détruit pour plusieurs raisons : les tremblements de terre assez fréquents dans la région et les bâtiments sont construit sur du sable instable.

Nous montons sur la pagode qui offre une vue du fleuve, des lions et de l'ensemble du site.

Sur le site se trouve une cloche en bronze, apparemment la plus grande du monde - 5 mètres de diamètre pour 3,70 mètres de haut, pour un poids de 90 tonnes - en état de marche, celle du Kremlin étant fêlée. Un peu plus loin, il y a la magnifique pagode Shinbyumei. Nous escaladons les 7 terrasses, pour atteindre le sommet qui héberge le bouddha, mais surprise, il y en a deux, l'un derrière l'autre : un multicolore récent a été installé pour cacher l'ancien doré qui n'était pas assez beau au dire des Birmans.

Après avoir retrouvé notre bateau, enfin réparé, nous retournons à Mandalay. Nous partons visiter une fabrique de feuilles d'or. Impressionnant, les ouvriers tapent avec une grosse masse sur un petit bloc dans lequel sont intercalés des petites pépites d'or et des morceaux de cuir. Après une semaine de traitement, les feuilles d'or sont récupérées, retaillées au carré et enchâssées à nouveau dans un bloc pour être à nouveau frappé.

Après le déjeuner, nous allons visiter le palais royal de Mandalay, en fait, il s'agit d'une reconstitution récente, l'ancien palais a été incendié par les bombardements anglais en 1945. Un des seuls restes intacts de ce que devait être l'ensemble royal autour du palais est le monastère de Shwe Nandaw qui avait été déplacée avant l'incendie. Ce monument en teck est finement sculpté. Il est magnifique.

Quelques kilomètres plus loin, il y a le plus grand livre du monde, les 729 stèles qui reprennent les textes sacrés du canon bouddhique, situé autour de la pagode de Kuthodaw.

Cette longue journée se termine par un coucher de soleil depuis la colline de Mandalay.

Port Pagode Temple Ouvriers Palais royal Monastère Pavillon Pagode

Jour 4 - Mandalay - Bagan

Aujourd'hui, journée La croisière s'amuse. Nous rejoignons Bagan en bateau. Une croisière sur l'Irawady, 8 heures de bateau. Une visite du pays à un rythme lent. Des petits bateaux de pécheur croisent régulièrement notre route, sur les berges défilent des villages sur pilotis. Le seul petit point noir est lors des escales, où certains touristes se comportent assez mal avec les Birmans qui essayent de vendre des marchandises. Même si les vendeurs birmans sont un peu agressifs en cherchant absolument à vendre leur marchandise, à la suite de la désertion des touristes depuis les évènements de l'automne.

Milieu d'après-midi, arrivée à Bagan, depuis le bateau, il est possible d'apercevoir des pagodes construites sur les falaises qui surplombent le fleuve. Notre hôtel sur le site est plutôt classe, petits bungalows autour de la piscine, le tout situé sur le site archéologique. Première promenade sur le site, un mot me vient : impressionnant. Il y a des pagodes partout, il en reste quelques 2000 sur les 5000 ou 6000 présentes à l'âge d'or de la cité, ancienne capitale du royaume aux alentours de l'an mille, presque un demi-million de personne vivait sur le site.

Le coucher de soleil depuis la pagode Shwesandaw, une des plus célèbres du site, nous offre un magnifique panorama du site. Partout, le rouge ou le blanc des briques des pagodes tranche avec le vert de la végétation.

Le coucher de soleil permet de prendre des photos cartes postales.

Après le repas, malgré la nuit, un petit tour dans le village de Old Bagan s'impose, d'autant qu'il est encore tôt. Chrystel, Jocelyne et Michel et moi, nous nous arrêtons pour prendre des photos des pagodes illuminées.

Sur le chemin du retour, des bruits attirent notre attention, nous découvrons des ouvriers qui sculptent des grands panneaux de bois. Les ouvriers nous montrent gentiment leur travail. On nous guide alors vers le reste de l'atelier, caché derrière les maisons et la végétation. Il s'agit d'un grand chantier, les ouvriers travaillent sur les boiseries et sur le trône qui seront installés dans le musée du palais royal. Le travail est manuel, chacun sa spécialité, certain sculptent les rosaces, d'autres les fleurs, etc. Le chef du chantier, malgré sa gentillesse nous indique poliment de ne pas trop gêner le travail, il a des délais à respecter, malgré les trois huit des employés ou plutôt les deux douze.

Panorama Pagode Panorama Temple Temple Coucher de soleil

Jour 5 - Bagan

Grande balade à vélo dans Bagan, tel est le programme de la journée. Nous enfourchons nos montures dans la cour de l'hôtel, et nous voilà partit cheveux au vent vers les temples et pagodes.

Notre trajet passe à côté du palais royal musée reconstruit et en cours d'emménagement. La première pagode visitée est Shwezigon, une très belle pagode entièrement dorée entourée de nombreux temples. Des petits temples en brique se trouvent autour de la pagode, ces temples devaient servir aux crémations. Malheureusement, il en reste un seul en bon état, les autres ont été détruit par les tremblements de terre.

Juste à côté, il y a le temple de Kyanzittha Umin. Un temple bas, en brique. L'intérieur voûté est peint, il y a une succession de couloirs utilisés comme déambulatoire par les moines en quête de réflexion. Pour visiter ce temple, il faut prévoir une lampe torche car aucune lumière ne pénètre à l'intérieur.

Ensuite, visite d'un petit temple, celui de Gubyaukgyi. Puis nous allons voir le temple d'Htilominlo, un grand temple en brique rouge qui été entièrement stuqué. Seul quelques parties du stuc finement sculpté apparaissent encore. A l'intérieur, quatre grands bouddhas, dorés bien évidemment et autour du temple, il y a beaucoup de boutique de souvenirs, surtout en cette période de disette touristique. En revenant sur le village de Bagan pour déjeuner, nous passons par une petite pagode qui nous permet de prendre une photo de groupe sur nos fières montures, ainsi qu'un panorama. Chose surprenante, les temples et pagodes sont au milieu des cultures, car des paysans vivent sur le site.

Au moment de repartir après le repas, petit incident technique sur le vélo de Nathalie, une pédale s'est dévissé, heureusement, la boutique du réparateur se situe à quelques mètres.

De l'autre côté de la route, le temple d'Ananda, un des plus grands du site. A l'intérieur, quatre immenses bouddhas debout, 10 mètres de haut. Les couloirs qui relient les grands bouddhas, sont percés de nombreuses niches hébergeant des bouddhas. Encore une fois, l'escalade du temple nous permet d'observer le site.

Sur le trajet vers le temple Dhammayangyi, nous visitons le temple Shwegugyi et le temple Thatbyinnyu. Dans le temple de Dhammayangyi se trouve une statue d'un double bouddha qui représente le bouddha historique - Gotama - et du bouddha du futur - Maitreya. C'est la seule statue double du site. Nous finissons la journée, par le temple de Guni qui nous offrent le coucher de soleil.

Retour à l'hôtel, après quelques longueurs dans la piscine, c'est l'heure du dîner en ville.

Pagode Temple Temple Panorama Bouddha Temple Temple Porte Temple

Jour 6 - Bagan - Mont Popa - Bagan

Aujourd'hui, visite des environs de Bagan, dans la matinée, nous nous dirigeons vers le marché de Nyaung-U. La grande ville qui borde le site. Beaucoup d'étals, des légumes cultivés par les paysans, des poissons séchés, du bétel qui remplace la cigarette pour beaucoup de birmans, quelques boutiques : la pharmacie où une majorité de médicaments sont des plantes et plus surprenant une boutique de prêt-à-porter où attendent des couturières, qui après choix du tissu dans les boutiques à côté et le choix du modèle sur les affiches, réalisent le vêtement sur mesure en quelques heures. Nous retrouvons notre minibus sur le parking du marché occupé par un très grand nombre de vélos et quelques motos, très peu de voitures et bus. Nous partons pour le mont Popa.

Nous stoppons, pour une petite pause sur le trajet, près de quelques bâtiments. Les personnes installées là exploitent les palmiers pour extraire le jus qui sera distillé afin de fabriquer de l'alcool. La canne à sucre, cultivée sur place, sert à faire des petits bonbons.

Le mont Popa est une ancienne cheminée volcanique, un neck, sur lequel est installé un temple. Au pied du temple, une petite ville, nous nous allons voir un temple où se trouvent les nats, qui au nombre de 37, représentent des anciennes divinités, parmi elles : un prince, sa princesse et Ganesh divinité de l'hindouisme. L'ascension vers le temple se fait par un grand escalier couvert et bien évidemment pieds nus. Tout le long des escaliers, des singes regardent passer les touristes dans l'espoir d'un peu de nourriture offerte. Une fois en haut, je suis déçu à la fois par le temple qui n'a rien d'exceptionnel et par le panorama sur la région boisée. En bas des escaliers dans la ville, une boutique attire mon attention, car il y a plein de plantes en pot devant la boutique, ce n'est pas un fleuriste, ni un pépiniériste, mais une pharmacie qui vend des plantes médicinales. Si j'avais su, je me serais passé de la visite du mont Popa et préféré rester sur le site de Bagan, car le mont Popa ne montre rien de nouveau. De plus, il faut compter presque 3 heures de route aller-retour.

De retour à Bagan, plutôt que prévu, le mont Popa a été fait à grande vitesse, Tin qui commence à nous connaître, nous propose la visite d'un village présent sur le site. Nous sommes accueillis par les villageois qui nous invitent à prendre place sous le carbet, et nous offrent le thé. Nous faisons le tour du village au milieu des poules, des zébus, des cochons. Beau moment, qui permet de voir la vie des paysans birmans.

Nous repartons pour la pagode Dhammayazika, une grande pagode, dont le sommet est doré à la feuille d'or. Sous les feuilles d'or, la laque rouge qui permet aux feuilles d'or d'adhérer, apparaît.

C'est la transition idéale, pour enchaîner avec la visite d'une fabrique de laque à Myinkaba. La fabrication d'un vase est longue, la première étape est l'assemblage de l'armature en bambou, puis l'enduit, le polissage, la gravure des motifs, puis la couche de peinture, ces deux dernières étapes seront répétées autant de fois que de couleurs différentes. La dernière étape est l'application la laque qui donne le brillant aux divers objets. Un magnifique paravent est en cours de fabrication, le guide de la fabrique nous dit qu'il faudra plusieurs mois pour terminer.

Troisième coucher de soleil sur le site, aujourd'hui depuis la pagode Bulethi.

Marché Prêt-à-porter Mont Popa Panorama Pagode Panorama Coucher de soleil

Jour 7 - Bagan - Pindaya

Ce matin, vol de transfert pour Heho, qui nous permet de nous rapprocher de Pindaya et des étapes des prochains jours. A travers le hublot, j'aperçois les temples et les pagodes de Bagan, cela permet d'englober du regard l'étendu du site. A la sortie de l'aérogare se trouve un arbre à offrande. Profitant de l'attente de nos bagages, Chrystel se fait masser par deux jeunes birmans.

Nous embarquons direction Pindaya, la route est magnifique, au milieu des rizières sèches. Nous sommes en pleine saison de récolte, nous stoppons pour assister au dépiquage du riz. Ce qui permet de trier le grain, de la paille. Dans cette région très rurale, il y a des champs de choux, d'oignons, transportés dans les véhicules. Sur le bord des routes, régulièrement, il y a des bouteilles en plastique remplies d'un liquide orangé, Tin nous dit qu'il s'agit d'essence, vendu au marché noir. Car seuls Yangon et Mandalay disposent de station essence, le reste du pays est alimenté par le marché noir, au vu des autorités, et même parfois la participation de l'armée qui fournit la matière première. Chaque véhicule a droit une certaine quantité d'essence officielle, par exemple, un minibus a droit à un gallon, environ 4 litres, par jour.

A Pindaya, nous passons par le marché, mais il reste seulement quelques boutiques encore ouvertes. Tin tente de respecter notre choix de manger dans des petits restaurants et non dans les restaurants officiels, alors que le chauffeur s'arrête devant celui-ci, nous manifestons notre mécontentement, retour en centre-ville pour trouver un petit restaurant.

Après le repas, nous sortons de la ville pour aller visiter les grottes aux 8000 bouddhas. A l'entrée, un monumental ascenseur remplace l'escalier couvert. Que dire de la grotte. C'est impressionnant, partout où porte le regard, des bouddhas dorés. Tin nous explique que la dorure des bouddhas est relativement récente. Car depuis quelques années, le gouvernement préconise les offrandes de feuilles d'or. Avant les bouddhas étaient de matière différente : bois, marbre, jade, ciment, etc. Maintenant ils sont juste dorés. Il faut absolument se perdre dans la grotte, il faut emprunter tous les chemins, qui parfois mènent à des cavités un peu isolées qui servent à la méditation. Vers le fond de la grotte, la densité des bouddhas diminue, ce sont souvent des offrandes assez récentes.

Après la grotte, nous visitons une fabrique d'ombrelle en papier, celui-ci est fabriqué avec de la pulpe de ronces à laquelle est mélangée des fleurs pour la décoration.

Retour à l'hôtel, et petite balade en ville, au bord du lac, de nombreux enfants jouent au cerf-volant.

Ce soir, Tin nous fait manger chez la propriétaire de la fabrique d'ombrelle. Elle nous reçoit chez elle, et nous offre un succulent repas, un des meilleurs du séjour.

Bagan Laboureur Buffle Marchande Escalier Bouddhas

Jour 8 - Pindaya - Yasagyi

Après un court transfert un bus, ce sera une randonnée pour nous rendre au monastère de Yasagyi où nous passerons la nuit.

Dans le village de départ, j'entends des enfants qui chantent, par-dessus le mur, j'aperçois les enfants en rang qui chantent l'hymne national avant de rentrer en classe.

Dans un autre village, nous apercevons une autre école et là d'autres chants, les enfants font leur prière, avec plus ou moins de ferveur. Nous en profitons pour jeter un coup d'œil dans les classes, sur les tableaux sont écrits les cours de la journée. Dans une des classes de primaire, des cours d'anglais, avec un niveau plutôt bon, Nathalie et Pascal me confirment que le niveau est le même que celui enseigné en France à ce niveau.

Le long du chemin, dans les champs, des petits arbustes poussent, Tin nous indique qu'il s'agit de théiers. Très différents de l'image traditionnelle des champs de thé. Beaucoup de paysans de la région cultivent le thé.

Pour le repas, nous nous arrêtons chez des paysans dans un petit village. Des coups se font entendre, dans la petite maison à côté, un homme est en train de pilonner une poudre, Tin indique qu'il est en train de préparer des feux d'artifice. En fait, il mélange la poudre avec d'autres ingrédients.

Le temps que le repas se prépare dans la cuisine, nous nous promenons dans le village. Il est possible de voir des orchidées plantées dans des pots, il y a aussi du thé qui sèche sur des nattes. Après le repas, petite sieste sur la terrasse, attention au coup de soleil.

Le chemin de l'après-midi circule au milieu des collines boisées, parfois, sur le bord du chemin poussent des bambous.

Le passage d'un col, nous donne l'occasion d'apercevoir le village de Yasagyi, terme de notre journée, mais le ciel devient de plus en plus menaçant. Nous activons le pas. Mais pas assez, la pluie se met à tomber, un orage tropical, c'est à dire que nous sommes trempés en quelques minutes. Nous nous abritons sous le rebord d'un toit.

Au bout de quelques minutes, le propriétaire nous invite chez lui, nous montons au premier étage. Le thé et les gâteaux sont servis.

A la fin de l'orage, nous repartons au remerciant fortement notre hôte, qui nous offre un sac de thé. La fin du trajet jusqu'au monastère de Yasagyi se fait au sec, le soleil brille à nouveau. Le temps de nous installer au monastère et la pluie recommence. Nous patientons dans la grande salle du monastère ou dans le bâtiment voisin qui sert de dortoir.

Tin nous dit qu'il s'agit d'un petit monastère, seul un moine a la charge de quelques jeunes, dont très peu sont présents, car les fêtes des noviciats sont en cours.

Panorama Panorama

Jour 9 - Yasagyi - Kan Hla Gone

Réveil matinal par la lumière qui pénètre le dortoir. Après le petit-déjeuner, pendant que le jeune moine fait la vaisselle, Pascal et moi donnons un coup de main aux villageois qui essayent de démarrer un vieux tracteur. Sans batterie, il faut pousser et repousser encore et encore, en plus le tracteur n'a pas fonctionné depuis plusieurs semaines. Au bout d'une demi-heure, tout le monde s'arrête, Tin en profite pour nous faire comprendre qu'il est l'heure de partir.

Au détour d'un virage, une pagode presque abandonnée. Nous en profitons pour faire une petite pause.

Le village suivant, nous donne l'occasion d'une nouvelle pause, nous sommes en vacances. Dans ce village se trouve un monastère de nonnes, avec un superbe réservoir d'eau, en pierres sculptées. Malgré le fait que nous soyons en vacances, nous devons repartir, il reste du chemin à parcourir.

Identiquement à la veille, des bambous poussent au bord du chemin, et entre les bambous, des grosses araignées qui ressemblent à celles que j'ai vues à la Réunion, tissent leurs toiles.

Le ciel se couvre de nuages gris, il y a de l'orage dans l'air, nous accélérons un peu. Entre les collines, au loin, nous apercevons enfin le monastère de Kan Hla Gone, qui nous hébergera pour la nuit. Les premières gouttes. Nous arrivons au village et au monastère, à peine le temps de faire le tour du monastère que l'orage gronde. Dommage, nous n'aurons pas l'occasion de visiter le village. Le moine qui nous accueille, nous indique nos places, les femmes seront hébergées dans une petite pièce. Nous tuons le temps, en discutant, en détaillant les recoins du monastère, en lisant. Les femmes doivent changer de chambre, la leur prend l'eau.

Pagode Panorama

Jour 10 - Kan Hla Gone - Kalaw

Réveil de bonne heure, la grande pièce, où nous dormons, est inondée de lumière. Nous entamons notre randonnée de la journée, notre destination est la vallée, nous retrouverons notre minibus pour un transfert. Entre les arbres, nous apercevons la vallée, une mosaïque de champs multicolores. A l'entrée du village terme de la première demi-journée de randonnée, un troupeau de buffles domestiques, mais il vaut mieux éviter de s'approcher, leurs réactions peuvent être violentes. Au centre du village, la pagode où nous retrouvons le chauffeur et le minibus. Tin discute, avec le chauffeur et avec un grand sourire, nous annonce que notre vol de retour a été annulé. Pas complètement étonnant vu le nombre de passager dans le vol aller. Il y a plusieurs solutions pour le retour, soit en partant la veille du jour prévu avec la même compagnie, soit en repartant le jour prévu mais plus tôt dans la journée avec une autre compagnie via Bangkok, soit en repartant le lendemain via Bangkok. Les prochains jours décideront de la solution, en tenant compte de nos premières réactions.

Un court transfert est prévu pour rejoindre le départ de la randonnée de la journée. Une petite rébellion dans le groupe, certains n'ont pas envie de faire la randonnée, étant en démocratie, nous votons. La majorité décide de ne pas randonner. Tin indique que malgré tout, il accompagne la minorité dans la randonnée. Pascal, Tin et moi partons pour cette petite balade. Pendant ce temps, les autres iront visiter une grotte aux bouddhas.

Le chemin traverse de nombreuses cultures : des champs d'oignons, des champs de gingembre et des rizières. Au village de Taungni, le monastère nous accueille pour le déjeuner. Pendant que le repas se prépare, nous visitons le monastère. Derrière le bâtiment principal se trouve un ensemble de pagodes, mélangées avec des arbres fruitiers. Entre les arbres, des grandes toiles d'araignées, soit elles construisent très vite, soit personnes ne se promènent dans le jardin.

Sur la fin du trajet, quelques pagodes abandonnées et en mauvais état imposent une petite pause. Après une petite demi-heure de transfert en minibus, nous rejoignons notre hôtel à Kalaw et retrouvons le reste du groupe. Pascal et moi observons les photos de la grotte aux bouddhas. Ils sont tous très différents tant en forme, qu'en matière ou en couleur utilisée.

Après une douche bienfaisante, un petit massage, pour une fois pas top, surtout pour moi.

Après le repas, un petit tour en ville à la lampe frontale, il n'y a pas d'éclairage public ou il ne fonctionne pas. Chrystel et moi tentons de gagner le centre-ville, mais un mauvais choix à un carrefour, nous conduit dans les faubourgs de la ville. Au bout d'un moment, nous faisons demi-tour, nous n'avons presque croisé personne, faut dire qu'avec la nuit qui nous entoure, nous n'avons rien vu.

Paysage Paysage Rizières

Jour 11 - Kalaw - Lac Inle

Notre hôtel est une vieille maison coloniale. Pendant la colonisation anglaise, Kalaw était une ville de villégiature connue pour son climat tempéré.

Aujourd'hui, nous allons sur le lac Inle, sur le trajet, nous nous arrêtons à Taunggyi pour visiter le marché et faire un petit tour en ville. Le marché est différent de ceux vu jusqu'à maintenant, il y a beaucoup de touche de couleur grâce à la coiffe des femmes Pao, des nonnes en rose et blanc. En retournant vers le minibus, dans la rue, un groupe de personne défile en portant un arbre à offrande, entouré de musique, de danse, de déguisement et de faux caméramans. Très festif.

Notre prochaine étape est Shwe Nyaung et le monastère Shwe Yan Pyay en teck. Une fois de plus, c'est la photo carte postale, le jeune moine dans sa tunique bordeaux à la fenêtre du monastère. Ce monastère est en assez mauvais état, la toiture en tôles ondulées, à l'intérieur richement sculpté, il est possible d'apercevoir les chambres des jeunes moines et aussi les diverses réparations faites avec des bouts de ficelles. Juste à côté, la pagode, appelée aussi le palais des miroirs, dont les murs intérieurs sont couverts de mosaïque de verre coloré et de miroirs, qui entourent les centaines de niches emplies de bouddhas. Ces mosaïques racontent la vie de bouddha. Même le sol fait de carrelage en terre cuite est coloré. Le contraste avec le monastère voisin est saisissant.

Une pause au bureau de poste pour poster les cartes postales, dont certaines couvertes de timbres - 10 timbres, il reste juste une petite place pour l'adresse et une petite phrase. Mais la postière très consciencieuse oblitère tous les timbres. Les cartes arriveront très tardivement, un mois et demi, certainement lu par la censure et le temps de trouver un avion. Nous approchons du lac Inle, deux bateaux longilignes nous attendent. Nous embarquons avec nos bagages direction notre hôtel sur pilotis au milieu du lac. Entre les deux bateaux c'est la course, enfin presque, le bateau où embarque Tin arrive toujours premier. Nous traversons un village sur pilotis composé de maison et de grands bâtiments de plusieurs étages qui généralement sont des fabriques. Plusieurs choses distinguent le lac, la lumière particulière, la faible profondeur - entre 2 et 6 mètres suivant la saison, la population qui vit sur le lac de culture et pêche. Les pêcheurs sont un des attractions de par leur mode de propulsion : la rame est maintenue avec la jambe, ce qui permet de libérer les mains pour poser ou relever les filets.

Notre hôtel est composé de bungalow sur pilotis. Arrivée tôt, nous devons patienter, le tour de l'hôtel et de l'enclos est vite fait, donc après la douche, je profite de la terrasse ensoleillée pour lire et dessiner. Le coucher de soleil est magnifique. Au bout du ponton, la lumière que je vois, m'oblige un petit sprint aller-retour pour aller chercher l'appareil photo. La lumière qui diminue rapidement donne une atmosphère bleue limite monochrome, où seuls les jacinthes et le pécheur se découpent en ombre chinoise. J'ai juste le temps de faire trois photos, ensuite la lumière est trop faible.

Moine Pécheur Coucher de soleil Lac

Jour 12 - Lac Inle

Je profite de la lumière matinale pour photographier les jardins flottants derrière mon bungalow. Après le petit-déjeuner, nous partons visiter le lac Inle. Notre première halte est la pagode Phaung-Daw-U, Oiseau royal, qui contient 5 statuettes de bouddhas, tellement vénérés et couverts d'or qu'ils sont difformes. Derrière la pagode, il y a le marché, appelé le marché des 5 jours, car le marché tourne de ville en ville suivant un rythme de 5 jours. Une petite partie du marché est couverte, l'autre est à même le sol. Chacun de nous déambule et se perd dans les allées du marché. J'en profite pour acheter quelques souvenirs, la négociation se fait grâce à un carton où les montants sont écrits d'un côté en dollar, de l'autre en khyat. Les montants ne sont pas les mêmes. Le vendeur et le client pointe du doigt la case correspondant au montant.

Nous embarquons sur les pirogues direction l'atelier des tisserands. Un ensemble de bâtisse de plusieurs étages, où sont installés les métiers à tisser. Ils travaillent avec de la fibre de lotus, ce qui donne un tissu au brillant de la soie, mais pas le touché.

Ensuite, c'est la visite de l'atelier des forgerons. Leur matière première provient des lames d'acier des suspensions des camions.

Visite D'une fabrique de cheroots, les cigares birmans, les femmes roulent un mélange de tabac dans une feuille, avec un filtre en bambous. Certaines de ces femmes semblent jeunes, nous demandons leur âge, après un regard à sa voisine, la jeune fille nous répond 16 ans. Le doute subsiste.

Nous enchaînons avec une boutique de souvenirs où se trouvent des femmes girafes qui viennent de Thaïlande. Elles font des centaines des kilomètres pour essayer de gagner leur vie. Nous discutons avec ces femmes pour connaître leur condition de vie avec ces anneaux autour du cou, pour leur allonger le cou. Les premiers anneaux sont portés dès l'âge de neuf ans. Puis des anneaux sont ajoutés régulièrement.

En face, des pagodes blanches se reflètent dans l'eau, Nathalie, Pascal et moi demandons à traverser. Très bel endroit, certaines des pagodes ont les pieds dans l'eau, d'autres sont au sec, mais le passage des pirogues soulève des vagues qui viennent lécher la base des pagodes.

Un tour dans les jardins flottants au milieu des tomates, la récolte s'effectue depuis les pirogues, et pour arroser, il suffit de poser un pied sur le jardin qui s'enfonce dans l'eau.

Nous retournons vers l'hôtel, mais comme il est encore tôt, nous demandons à continuer la visite, Tin décide avec les piroguiers de nous diriger vers un village. La vie sur l'eau est surprenante, les maisons surélevées pour tenir compte des différences de niveaux du lac, offrent en cette saison, une pièce supplémentaire au niveau de l'eau, les femmes font la vaisselle ou leur lessive. Les poules n'ont pas loin à aller, elles restent sur le toit du poulailler au milieu de l'eau. Rapidement, notre visite ne passe plus inaperçu, des enfants juchés sur leurs pirogues s'approchent de nous. Certains de ces enfants donnent l'impression de mieux maîtriser la pirogue que la marche.

En quittant le village, nous ralentissons pour laisser passer une course de pirogue où des adolescents s'affrontent, nous essayons de les encourager. En fait, ici, pas question de faire un foot, les seuls jeux sont le cerf-volant ou la pirogue.

Ce soir à l'hôtel, pendant le repas, nous assistons à un spectacle de danse et de musique traditionnelle.

Pagode Pagode Jardin

Jour 13 - Lac Inle

Ce matin encore, je suis réveillé de bonne heure, depuis la terrasse arrière du bungalow, je photographie le lever de soleil. Je ne suis pas le seul, Jocelyne offre une autre vision de ce magnifique paysage.

Après le petit-déjeuner nous partons en visite, première étape, une fabrique de bijoux en argent. Il y a quelques belles pièces, mais globalement les prix sont identiques aux prix pratiqués en Europe, d'ailleurs seuls les touristes américains achètent. Une des choses surprenantes du bâtiment est l'ingéniosité déployée pour gagner un peu de place : le lavabo est placé à l'extérieur, accessible à travers une fenêtre du premier étage.

Ensuite, nous reprenons nos bateaux en direction du village d'Indein, qui se situe le long d'une rivière qui alimente le lac. Nous allons poser le pied sur la terre ferme depuis deux jours. Sur la rivière, les bateaux se suivent, en fait, tout le monde se rend au marché de 5 jours, qui fait étape à Indein. Sur ce marché beaucoup de femmes Pao, et comme toujours quelques boutiques étonnantes, tel le coiffeur, installé sous un carbet. La coupe est choisie sur les photos présentes.

Après avoir fait le tour du marché, Tin nous amène voir la pagode d'Alaungsitthou. Nous suivons la longue allée couverte, pour une fois, quasiment sans boutique. Avant d'arriver à la pagode, nous quittons le chemin pour nous diriger vers un ensemble de stupas plus ou moins en ruine. Il y a des centaines de stupas, le guide de poche - pas Tin, le livre - annonce le chiffre de 1000 stupas. Sur certains d'entre eux il a des restes de statuettes, certains ont encore un bouddha hébergé dans leur centre. Nous sortons du champ de stupas pour grimper sur la colline avoisinante. Je profite de l'élévation pour contempler les stupas, le chiffre de 1000 parait un peu exagéré, même si des stupas sont cachés par les arbres. Le sommet de la colline nous offre un magnifique panorama sur la région vallonnée, au loin il est possible d'apercevoir le lac Inle.

Après la descente, nous contournons le village, nous marquons une pause dans un bar pour boire un lait de coco frais. Deux coups de machette pour pratiquer une ouverture, une paille pour siroter. Une fois terminé le jus, un nouveau coup de machette pour ouvrir la noix en deux et pouvoir déguster la pulpe.

Sur la rivière de retour, un buffle, promené en laisse, prend son bain au milieu des bateaux. Tin explique que le buffle a un besoin régulier de se baigner pour réguler sa température interne.

De retour sur le lac, nous continuons le tour par la visite du monastère Nga Phe Chaung, plus connu sous le nom du monastère des chats volants. En fait, des enfants font sauter des chats à travers des anneaux. Il s'agit d'une attraction récente pour attirer le monde. C'est plutôt réussi. Nous croisons un couple de français qui profitent de leurs vacances pour faire le tour du pays. Ils travaillent à l'ambassade de France, et nous racontent leur vie au quotidien, les aller-retours à Bangkok pour acheter les produits introuvables en Birmanie. Nous les interrogeons sur les émeutes de septembre, qui n'ont pas changé leur vie. Les manifestations ont eu lieu seulement dans une rue à Rangoon et une rue à Mandalay, très loin de l'embrasement général véhiculé par nos médias.

Un dernier petit tour sur le lac, pour voir les jardins flottants, les temples sur pilotis, avant de gagner notre nouvel hôtel sur les rives du lac. Arrivée tôt, nous partons nous promener dans le village. Nous dinons dans la grande salle à manger, Tin est très silencieux, faut dire que la grande table à côté est occupée par des Russes et des officiels Birmans. Les Russes fidèles à leur image carburent à l'alcool, la quantité d'alcool dans le sang a pour propriété de rendre les gens sourds les obligeant à hausser le son de leur voix, rapidement on ne s'entend plus.

Marché Stupas Stupas Stupas Temple

Jour 14 - Lac Inle - Yangon - Paris

Je profite de la lumière matinale pour immortaliser la salle à manger de l'hôtel, extérieurement le bâtiment reprend l'architecture d'une pagode, intérieurement la hauteur sous plafond donne une impression de grandeur. Juste avant d'embarquer dans le minibus, nous profitons de ce que les rayons du soleil transpercent les nuages pour photographier une dernière fois le lac Inle.

A la sortie du village, nous voyons une file de moine faisant l'aumône, la seule façon pour eux de pouvoir récupérer de la nourriture, le travail leur étant interdit. Chacun récupère dans son bol un peu de riz, qui ensuite sera mis en commun.

Plus loin au bord de la route, nous apercevons un groupe d'homme habillé en gris en train de nettoyer les bas-côtés, il s'agit de prisonniers. Un groupe d'une trentaine d'homme surveillé par un gardien assis tranquillement sur sa chaise, le fusil à portée de main. Un peu plus loin un deuxième groupe, cette-fois le gardien discute dans un coin, laissant sa chaise et son fusil au milieu des prisonniers. Nous ne pouvons pas nous retenir de demander à Tin, comment cela est-ce possible, si les prisonniers voulaient s'enfuir rien de plus facile. Mais Tin nous explique que si un homme s'échappe, où ira-t-il ? Car sa famille, ses voisins seraient immédiatement embêtés par la police, et vu que la dénonciation est presque un sport national, il vaut mieux purger tranquillement sa peine. Comme quoi une bonne dictature cela a du bon, évidemment je plaisante.

En arrivant à Heho, nous sommes stoppés par un défilé, une interminable procession. Les personnes apportent leurs offrandes au monastère dans le cadre de la cérémonie du noviciat. En premier, défile les enfants, puis les adolescents, les femmes et les hommes, les gens défilent devant nous pendant plus d'une demi-heure.

Nous prenons l'avion pour rentrer à Yangon, vol sans histoire, j'en profite pour lire le The new light of Myanmar, journal local écrit en anglais. Je comprends pleinement ce que peut être la propagande, pas d'information locales sauf pour les inaugurations ou manifestations impliquant un des hauts dignitaires de la junte. Pour les informations internationales, c'est encore plus surprenant, il s'agit des histoires les plus sanglantes : genre un étudiant anglais tué par son colocataire en Italie, ou massacre dans une rue à Rome, pour les pays ennemis. Pour les pays amis, c'est plutôt : développement de voitures écologiques en Chine, et libération, au Tchad, de 3 otages français et 4 espagnols à la suite de l'intervention de N. Sarkozy.

Arrivée à Yangon, nous retrouvons la moiteur du climat, nous allons visiter une fabrique de verre. Un coin extraordinaire, en centre-ville, un terrain clos, plein d'arbres, cache plusieurs bâtisses, dont certaines ressemblent à celles que nous avons vues en pleine campagne. Dans un de ces bâtiments se cache la fabrique de verre. Ils fondent du verre de récupération pour faire des verres, vases, bibelots. Tout le travail est manuel, dans une chaleur étouffante.

En sortant, nous mangeons dans un petit restaurant, Tin nous commande des sauterelles grillées, comme la fois précédente au Mexique, cela n'a spécialement de goût en dehors de l'assaisonnement. Mais il s'agit pour les Birmans d'un plat luxueux.

Retour dans le quartier colonial pour faire un dernier petit tour sur les marchés écouler nos derniers kyats. Puis un petit stop au bord du lac Inya, lieu de promenade bucolique où il n'est pas rare d'apercevoir des régates.

Sur le chemin de l'aéroport, Tin nous précise qu'un petit commerce de 80m² en centre-ville se négocie à 80 000 euros, alors que le salaire moyen mensuel est d'une trentaine de dollar par mois. Un téléphone portable coute 250 dollars auxquels s'ajoutent l'abonnement, une voiture d'occasion vaut 40 000 dollars, en fait, tous les produits sont importés par un négociant qui est un proche de la junte, c'est lui qui fixe le prix.

Nous prenons l'avion direction Bangkok, et son magnifique aéroport flambant neuf, avec plein de boutiques. Au moment d'embarquer, je vois le gros souci de cet aéroport, il n'y a que trois portiques de détection pour permettre l'embarquement de plusieurs avions. Nous décollons avec 1h30 de retard, il parait que c'est un bon score, c'est souvent plus.

Arrivée à Paris, ce n'est guère mieux, grève des RER, pas de moyen de rentrer à Paris, les taxis ont soit désertés l'aéroport, soit ils sont pris dans les embouteillages. Heureusement, Chrystel appelle ses parents qui viennent nous chercher, elle me dépose pas trop loin de chez moi, un petit coup de taxi est tout rentre dans l'ordre.

Quelques mois plus tard, lors de la rédaction de ses lignes, je découvre le pourquoi du double nom du pays. En birman, Myanmar est le nom littéraire du pays, tandis que Bamar est le nom oral plus familiers qui a donné Birmanie. Le pays, à la suite de l'indépendance, c'est appelé Union de Birmanie, puis République socialiste de l'Union de Birmanie avant de redevenir Union de Birmanie, jusqu'en 1989, où le nom de Myanmar est choisi par le pouvoir pour remplacer l'ancien nom d'origine anglaise.

Lac Inle Moines Défilé